• Home
  • Actualite
  • Business
  • Le partenariat La Poste et Temu enflamme le débat sur l’ultra fast fashion et interroge sur le rôle d’un acteur public

Le partenariat La Poste et Temu enflamme le débat sur l’ultra fast fashion et interroge sur le rôle d’un acteur public

Colissimo, service de livraison de colis aux particuliers opéré par La Poste, et Temu, plateforme d’ultra fast fashion chinoise, ont signé un protocole d’accord pour renforcer leur collaboration logistique en France.

Le but officiel ? Proposer aux vendeurs français présents sur le site Temu une palette de services du groupe La Poste : expédition de colis, extension des modes de livraison (domicile, point relais, consigne automatique, bureaux de poste), facilitations des expéditions internationales pour les commerçants français, entreposage, préparation de commandes, logistique sur le territoire français, etc.

Dans les faits, peu de marques sont enclines à s’afficher sur la marketplace Temu. Leur image en pâtirait certainement, cf. ce qui arrive à Pimkie ou au BHV Marais avec Shein.

La preuve, les réactions ne se sont pas fait attendre. Pierre Talamon, président de la Fédération Nationale de l’Habillement, déclare sur Linkedin : « En novembre 2024, La Poste Groupe révélait que 22 % des colis traités en France provenaient de Shein et Temu. Moins d’un an plus tard, elle signe un protocole d’accord avec Temu plateforme chinoise au cœur du dumping mondial des prix et de la non-conformité des produits ».

La Poste, société anonyme à capitaux publics, est investie de missions d’intérêt général

La Poste est une société anonyme à capitaux publics. Depuis sa transformation en 2010, elle a quitté son ancien statut d’établissement public. Sa maison mère est La Poste SA. La répartition du capital est orchestrée comme suit : Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) 66 %, État français 34 %.

Ses missions de service public sont : la distribution du courrier et des colis en France, le maintien de tarifs abordables et transparents, un maillage territorial, l’accessibilité bancaire (La Banque Postale) et la distribution de la presse.

De fait, La Poste peut passer un accord avec qui elle veut et, là encore, les professionnels de la mode ne peuvent qu’opposer un jugement éthique. « Que La Poste s’associe à un modèle économique destructeur pour nos commerces, nos emplois et notre environnement est inacceptable », s’exclame Pierre Talamon.

Dans un communiqué, l’Alliance du Commerce et Procos alertent le nouveau gouvernement sur un partenariat dangereux pour le commerce, les consommateurs et les territoires. Les deux acteurs du commerce rappellent que la marque Temu a été accusée par la Commission européenne de non-respect des obligations issues du règlement sur les services numériques (DSA), qu’elle bénéficie de tarifs postaux favorables et d’exemptions douanières pour les colis de moins de 150 euros, qu’elle représente une concurrence déloyale et qu’elle déstructure le tissu commercial local avec des produits non contrôlés.

L’Alliance du Commerce et Procos appelle le nouveau Gouvernement à agir en urgence au niveau français et européen

L’Alliance du Commerce et Procos demandent la mise en place sans attendre des droits de douane pour les colis de moins de 150 euros (décision européenne sur ce sujet remise à 2028) avec l’instauration de véritables frais de gestion sur ces petits colis au niveau européen

Ils réclament également la dénonciation de la Convention postale universelle qui offre aux vendeurs chinois des tarifs postaux préférentiels. Pour mémoire, la Chine, classée longtemps comme pays en développement dans le système de l’Union Postale Universelle (UPU), paie des frais postaux réduits pour l’acheminement de ses colis à l’étranger. Cela a créé une concurrence jugée déloyale pour les acteurs postaux et les commerçants européens et américains.

Ils invitent à renforcer des contrôles et des sanctions à l’égard de ces plateformes. Vaste programme, aurait dit De Gaulle.


OU CONNECTEZ-VOUS AVEC
Alliance du Commerce
Fast fashion
FNH
Procos
Temu