Shein / Pimkie : un « naufrage éthique » pour la FFPAPF
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La Fédération Française du Prêt à Porter Féminin (FFPAPF) a exprimé ce jeudi son soutien à une plainte déposée par l'Association Familiale Mulliez (AFM) contre le partenariat entre Pimkie et le distributeur Shein.
Selon la FFPAPF, ce partenariat est considéré comme une « honte » et une « erreur tragique », car il trahit l'ADN historique de Pimkie, une marque emblématique du patrimoine textile français. La Fédération estime que s'associer à Shein, dont le modèle est qualifié de « destructeur », est contraire aux valeurs de responsabilité, de transparence et de durabilité que le secteur s'efforce de promouvoir. La fédération va même jusqu'à qualifier l'opération de « naufrage éthique ».
Dans son communiqué, la FFPAPF appelle M. Salih Halassi, PDG de Pimkie, à revenir sur ce partenariat, le sommant de ne pas « sacrifier Pimkie sur l'autel d'un profit à court terme ». Le document indique par ailleurs que les salariés de la marque sont inquiets, les consommateurs choqués et les professionnels du secteur mobilisés.
Malgré la polémique suscité par l'accord entre Pimkie et Shein, il est peu probable pour que celui-ci soit annulé. La chaîne de prêt-à-porter Pimkie, qui a connu des difficultés financières et a bénéficié d'un plan de sauvegarde, cherche à se relancer. L'accord avec Shein lui offre une visibilité et un soutien logistique importants. Pour rappel : la plateforme chinoise propose à Pimkie de lancer des productions à la demande et de gérer efficacement ses commandes en ligne.
La lutte anti-Shein
La FFPAPF rappelle qu'une coalition européenne est en cours de structuration avec des fédérations, des syndicats et d'autres acteurs de la mode responsable. Ensemble, ils appellent l'Union européenne à mener « des actions d'urgence » contre la mode ultra-éphémère.
L'opposition à l'ultra fast fashion en France, et notamment à Shein, s'est intensifiée au cours des dernières années, culminant avec l'adoption d'une loi visant à réduire l'impact environnemental du secteur textile. Cette législation, souvent qualifiée de « loi anti-fast fashion », a été largement saluée par les principaux acteurs de la mode française, qui réclamaient depuis longtemps des mesures pour se défendre contre une concurrence jugée déloyale. La proposition de loi a été adoptée en juin 2025 par le Sénat.
Par ailleurs, en septembre, le Parlement européen a définitivement adopté une loi contre le gaspillage alimentaire et les déchets textiles, notamment ceux liés à la fast fashion.