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Abracadabra démocratise la lingerie de seconde main

By Julia Garel

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Les soutiens-gorge de seconde main revendus par Abracadabra. Credits: Abracadabra.

Vendre ou acheter de la lingerie de seconde main en surprend encore certains, pourtant cette catégorie de produits est en plein développement et attire de nouveaux acteurs. FashionUnited se penche sur la société AbracadaBra Upcycling, jeune entreprise française spécialiste du domaine.

« AbracadaBra : les premiers soutiens-gorge de seconde vie ». Tel était le titre de la page Ulule, plateforme de financement participatif, sur laquelle AbracadaBra s’est lancée en mars 2022. Son projet : « des soutiens-gorge upcyclés, éco-responsables, reconditionnés en France et à prix abordables. » Trois mois après, la marque lançait son site internet.

Le pari était audacieux mais sensé. La lingerie de seconde main s’inscrit dans un secteur en pleine expansion, celui de la mode d’occasion. Selon le rapport 2023 de ThredUp, le marché mondial de la revente de vêtements devrait, en moyenne, croître trois fois plus vite que celui de l'habillement dans son ensemble et devrait atteindre 350 milliards de dollars (318 milliards d’euros) en 2027.

Seconde main : « la lingerie ne devrait pas être laissée pour compte »

Chez AbracadaBra, le fonctionnement est classique. L’entreprise récupère les soutiens-gorge à travers ses propres points de collecte, effectue un tri avec des contrôles qualité, un nettoyage puis une remise à neuf. Des maillots de bain de seconde main sont également proposés à la revente. Parmi les marques revendues (swimwear et lingerie confondus) : on retrouve sur l'e-shop d'AbracadaBra : Ysé, Eres, Monoprix, Darjeeling, Princesse tam.tam, Etam, etc.

« La transition vers une mode plus responsable est une tendance croissante dans l'univers du prêt-à-porter, et nous croyons fermement que la lingerie ne devrait pas être laissée pour compte, explique Margaux Plus co-fondatrice d'AbracadaBra, dans un mail adressé à FashionUnited. Notre objectif est d'introduire et de renforcer le concept de seconde main dans ce secteur. Nous envisageons un futur où les femmes considèrent la lingerie de seconde vie avec le même intérêt et la même valeur que le prêt-à-porter. »

La jeune société entend mettre en place des partenariats. « Collaborer avec de grandes marques est essentiel pour atteindre cet objectif », déclare Margaux. AbracadaBra est déjà présente dans trois points de vente de la marque de lingerie RougeGorge, une collaboration que la co-fondatrice juge « très positive ». Elle ajoute : « Notre vision est d'amener un maximum de grandes marques de lingerie vers cette démarche responsable car leur influence peut grandement accélérer cette transition. »

Distribuée via un e-shop et dans les magasins de son partenaire, les soutiens-gorge d'AbracadaBra devraient bientôt être disponibles ailleurs. La marque prévoit actuellement d'étendre sa distribution en points de vente physique. « Nous savons combien il est important pour les femmes d'essayer la lingerie », confie Margaux. Cela passera par des marques distributeurs ou des boutiques de lingerie indépendantes, car celles-ci jouent, selon elle, « un rôle crucial en offrant une diversité de choix et une proximité avec les femmes ».

La société réfléchit actuellement à son financement. La co-fondatrice explique : « À l'heure actuelle, nous n'avons pas encore initié de levée de fonds pour AbracadaBra. Nous sommes pleinement conscientes de l'importance du financement dans la concrétisation de nos ambitions. C’est pourquoi nous réfléchissons sérieusement à cette option pour l’année 2024 afin d’accélérer la croissance d'AbracadaBra. Cela nous permettrait de toucher un public plus large, de renforcer notre développement B2B et nos capacités logistiques. »

Les soutiens-gorge de seconde main revendus par AbracadaBra chez l'enseigne RougeGorge. Credits: AbracadaBra.

Les acteurs de la lingerie et du swimwear de seconde main

Sur le marché, d’autres acteurs sont également présents. En juin 2022, l’enseigne Etam inaugurait au premier étage de son magasin de Lyon-République un corner de seconde main. Sur les cintres, des soutiens-gorge d’occasion préalablement déposés en boutique par les clientes contre un billet de réduction de 10 pour cent. Interrogée par FashionUnited, la marque avait alors déclaré : « Nous avons eu de très bons retours de la part de nos clientes de plus en plus intéressées par la circularité des produits qu’elles achètent. D’une part, grâce à l’équipe de vente qui a été sensibilisée au projet (visite de la chaîne de traitement, de l’Esat à l'entrepôt et présentation holistique du projet) permettant une explication claire en magasin, d’autre part grâce au travail de merchandising qui attire l’œil. »

La marque de lingerie Ysé Paris s’inscrit elle aussi dans cette démarche, mais ne propose à la revente que les maillots de bain siglés Ysé. Sur son e-shop, la catégorie Seconde Vie explique son fonctionnement : les pièces lavées, reprisées et parfois brodées à la main par l'association H.A.W.A. au Féminin sont ensuite disponibles en boutique.

Enfin, en mai 2023, l’enseigne de lingerie Undiz se penchait à son tour sur la question. L’entreprise du groupe Etam a mené un projet pilote sur le segment du bain au sein d'un pop-up dédié.

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