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Bangladesh et États-Unis entament ce mardi une ultime négociation tarifaire

By Diane Vanderschelden

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Dhaka - Aricha Highway, Savar, Bangladesh Credits: Unsplash, Sazzad Bin Jafor

Les négociations commerciales entre les États-Unis et le Bangladesh reprennent officiellement ce mardi 29 juillet à Washington, dans un contexte de forte pression protectionniste exercée par l’administration Trump. L'objectif étant d'éviter l’entrée en vigueur imminente de droits de douane punitifs pouvant atteindre 35 % sur les exportations bangladaises, principalement textiles, à destination du marché américain.

Une dernière tentative avant l’échéance du 1er août

Annoncé par le ministère bangladais du Commerce, ce troisième et ultime cycle de négociations avec le USTR (United States Trade Representative) se tient en présence d’une délégation conduite par Sk Bashir Uddin, conseiller au commerce extérieur, et Mahbubur Rahman, secrétaire au Commerce. S’il s’agit de discussions techniques entre représentants étatiques, des membres du secteur privé textile sont également présents à Washington, bien qu’ils n’y participent pas directement, précise Apparel Resources.

La date du 1er août représente ainsi un tournant potentiel, car faute d’accord, les États-Unis imposeront une hausse brutale des droits de douane à 35 %, contre environ 16 % auparavant. Une mesure qui menacerait des milliers d’emplois au Bangladesh, où le secteur du prêt-à-porter représente 80 % des exportations et dépend fortement du marché américain, absorbant près de 20 % des volumes.

Une stratégie diplomatique et commerciale offensive

Pour tenter d’inverser la tendance, Dacca a multiplié les gestes de bonne volonté. Le gouvernement a proposé l’importation sans droit de douane de produits agricoles et énergétiques américains – blé, coton, gaz naturel liquéfié, entre autres – et a signé un accord pour acheter jusqu’à 25 avions Boeing, selon Reuters.

À ce jour, les États-Unis ont accordé des allègements tarifaires à plusieurs pays asiatiques, ramenant leurs taux à 15 % pour le Japon, 20 % pour le Vietnam, ou encore 19 % pour les Philippines, rapporte Apparel Resources. Dacca espère obtenir un traitement similaire.

En parallèle, le secteur privé bangladais a tenté de recruter un cabinet de lobbying américain, mais les résultats ont été minimes, faute de temps et d’engagement clair de l’État. Une réunion interministérielle, tenue le 20 juillet, a formalisé les axes de négociation en cours, axés notamment sur l’élargissement des importations de produits américains.

Des conséquences lourdes pour le textile

Les enjeux sont colossaux. En 2024, le Bangladesh a exporté pour plus de 8 milliards de dollars de biens vers les États-Unis, mais n’en a importé que pour 2,2 milliards. Un déséquilibre commercial que l’administration américaine souhaite corriger.

Selon la BGMEA (Bangladesh Garment Manufacturers and Exporters Association), 1 322 usines textiles exportent vers les États-Unis. Une hausse des tarifs douaniers affecterait directement leur compétitivité, avec un risque important de perte de commandes et de délocalisation de clients.

En résumé

L’issue de ces discussions, prévues sur deux ou trois jours, est encore incertaine. Si un compromis est trouvé, il permettrait au Bangladesh de préserver ses parts de marché dans un environnement commercial de plus en plus hostile. À défaut, l’impact sur l’emploi, l’investissement et la stabilité sociale pourrait être profond.

Un verdict est attendu d’ici la fin de semaine.

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