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Bruxelles dément toute concession tarifaire : l’UE qualifie de "spéculatives" les rumeurs sur un accord douanier avec Washington

By Diane Vanderschelden

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Credits: Crédits photos : Drapeaux européens devant le Berlaymont à Bruxelles, siège de la Commission européenne. Union européenne, photo d'archive.

Alors que la presse allemande évoque un potentiel compromis commercial entre l’Union européenne et les États-Unis, la Commission européenne a tenu à tempérer les spéculations. Bruxelles a démenti lundi toute offre concrète portant sur l’acceptation d’un droit de douane américain de 10 % sur les exportations européennes, en réponse à une information publiée par Handelsblatt, le quotidien économique, financier et boursier allemand. Un message clair, dans un contexte où les tensions transatlantiques autour du commerce automobile et des barrières réglementaires restent sensibles.

Une rumeur vite désamorcée par Bruxelles

Dans un communiqué transmis le 16 juin, la Commission européenne a jugé que « les informations suggérant que l'UE est prête à accepter un droit de douane américain de 10 % sont spéculatives et ne reflètent pas l'état actuel des discussions ». Bruxelles a réaffirmé que « les négociations sont en cours et qu'aucun accord n’a été conclu à ce stade », tout en rappelant son opposition constante aux droits de douane « injustifiés et illégaux » imposés par Washington.

Cette mise au point intervient après que le journal Handelsblatt a rapporté qu’un compromis pourrait être envisagé par l’UE, à condition que la mesure soit limitée dans le temps et accompagnée de contreparties substantielles, notamment la réduction de taxes sur les véhicules américains, l’assouplissement de certaines normes techniques, ou même l’interdiction d’importer du gaz naturel russe, renforçant indirectement la position des producteurs américains.

Enjeux : éviter une escalade tarifaire

Si les spéculations sont infondées selon Bruxelles, elles traduisent néanmoins la nervosité croissante sur les dossiers commerciaux transatlantiques. La perspective d’un retour des droits de douane américains sur les voitures européennes — un sujet mis en suspens sous l’administration Trump — reste une menace. Un droit de douane de 10 % généralisé sur les exportations européennes vers les États-Unis serait lourd de conséquences pour des secteurs stratégiques, notamment l’automobile, l’électronique ou la pharmacie.

L’approche rapportée par Handelsblatt pourrait toutefois être interprétée comme un ballon d’essai diplomatique, cherchant à tester la marge de manœuvre des deux parties dans un contexte où Washington pourrait, à l’approche des élections présidentielles, durcir sa ligne commerciale.

Une fenêtre étroite pour un accord structurant

Du côté européen, toute concession tarifaire exigerait un équilibre politique et économique délicat. Un geste en direction de Washington pourrait ouvrir la voie à une relance partielle du dialogue transatlantique, mis à mal depuis la fin du projet de TTIP. Mais cela supposerait également des engagements clairs sur la réciprocité, la levée de barrières non tarifaires, et la reconnaissance mutuelle de normes industrielles.

Reste que, pour Bruxelles, céder sur un principe aussi fondamental que le rejet de droits « unilatéraux » poserait un précédent problématique. La Commission semble donc jouer la prudence, en fermant la porte à toute interprétation précipitée, tout en laissant ouverte celle d’un cadre négocié.

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