Calida porté par la vente en ligne et le recentrage sur la lingerie en 2022

Zurich - Le groupe suisse de textile Calida, propriétaire de la marque de lingerie Aubade, a publié vendredi des résultats en nette hausse pour 2022 grâce à la vente en ligne et au recentrage sur la lingerie.

Son bénéfice net a bondi de 43,4 pour cent par rapport à l'année précédente, à 21,8 millions de francs suisses (21,8 millions d'euros), indique dans un communiqué le groupe qui a vendu ses activités de vêtements de sport et de montagne pour se concentrer sur les sous-vêtements.

Malgré un environnement "extrêmement exigeant qui a considérablement pesé sur le moral des consommateurs", a souligné son directeur général, Timo Schmidt-Eisenhart, cité dans le communiqué, le groupe est parvenu à faire croître son chiffre d'affaires de 8,5 pour cent à 323,9 millions de francs. Hors effets de changes, sa croissance s'est chiffrée à 14,4 pour cent. Ses ventes se situent légèrement en deçà des attentes, les analystes les escomptant en moyenne à 326,6 millions de francs.

"La perte de pouvoir d'achat causée par l'inflation était réellement perceptible au deuxième semestre", précise le groupe dans le communiqué. Mais le groupe connu en Suisse pour ses pyjamas avec sa marque historique Calida a continué à gagner des parts de marché notamment grâce à sa stratégie d'expansion dans la vente en ligne, qui a contribué à 27,7 pour cent du chiffre d'affaires en 2022, contre 26,9 pour cent un an plus tôt.

Il a également réalisé deux acquisitions en 2022 qui ont, elles, contribué à 6,7 pour cent du chiffre d'affaires. En février, il avait racheté la marque allemande Erlich textil pour se développer sur le textile durable, même s'il reconnait que les ventes de cette marque ont depuis été affectées par "la baisse des achats effectués par sa jeune clientèle inquiète de la guerre en Ukraine et de l'inflation record en Allemagne".

Expansion d'Aubade aux États-Unis

En mai, il avait ensuite racheté la marque américaine Cosabella, qui commercialise aux Etats-Unis de la lingerie fabriquée en Italie. Cette acquisition lui a permis de se développer outre-Atlantique mais doit aussi lui permettre de vendre la marque de lingerie Aubade aux Etats-Unis en s'appuyant sur les équipes et le réseau de distribution de Cosabella. Si les ventes en ligne de Cosabella ont enregistré une croissance à deux chiffres, les ventes auprès des distributeurs ont par contre reculé en raison des "stocks élevés du fait de la pandémie qui ont freiné des achats supplémentaires de la part des revendeurs", détaille le groupe.

En Bourse, l'action s'adjugeait toutefois 4,51 pour cent à 47,50 francs à 11H16 GMT, à contre-tendance du SPI, l'indice élargi de la Bourse suisse, en baisse de 0,01 pour cent, portée par ses prévisions pour 2023.

Calida vise une croissance organique de ses ventes de 4 pour cent à 6 pour cent, se disant "bien armé" pour poursuivre sa stratégie de croissance en dépit des "incertitudes économiques et géopolitiques", de "l'inflation" et de "la perte de pouvoir d'achat qui en résulte".

Dans un commentaire boursier, Gian Marco Werro, analyste à la Banque cantonale de Zurich s'est dit "convaincu" par Calida, soulignant que ses prévisions sont élevées. Selon les projections du cabinet McKinsey, les ventes dans le secteur de la mode hors produits de luxe devraient évoluer "entre -4 pour cent et +1 pour cent en Europe en 2023 et entre +1 pour cent et +6 pour cent aux États-Unis", cite l'analyste pour comparaison.

Le moral des ménages en berne a porté un coup fatal à de nombreuses marques de modes et de chaussures, déjà ébranlées par la pandémie, y compris en France où Camaïeu et San Marina ont fermé leurs portes. "Nos boutiques tendent à être plus petites", a expliqué le patron de Calida lors d'une conférence à Zurich, la lingerie étant un segment plus porteur en termes de rentabilité que "la mode généraliste". En France, le groupe suisse a vu ses ventes grimper de 11,6 pour cent en 2022. (AFP)