Chute libre pour l'habillement : les ventes de septembre plongent
En France, les enseignes de mode on fait face à un fort recul de leur chiffre d’affaires au mois de septembre 2025, dans un contexte de consommation marqué par une prudence des ménages et des perturbations sociales. Selon le Panel Retail Int. de l’Alliance du Commerce, l’activité a été pénalisée par des mobilisations sociales, ce qui accentue la pression sur un secteur déjà fragile.
Baisse des ventes et de la fréquentation en magasin
En septembre, le chiffre d’affaires des enseignes d’habillement en magasin a diminué de -5,8 % par rapport à la même période en 2024. Cette baisse s’explique en partie par les deux journées de mobilisation nationale des 10 et 18 septembre qui ont fortement impacté l’activité commerciale, entraînant une perte estimée à près d’un point de croissance sur le mois.
Malgré ce repli, l’activité sur les neuf premiers mois de l’année 2025 reste légèrement positive à +0,2 %, témoignant d'une certaine résilience du commerce physique.
La fréquentation des points de vente a également connu une nette contraction, avec un recul de -6,5 % en septembre. Sur l’ensemble de l’année, le trafic cumulé reste en baisse de -1,2 %.
Performances des différents emplacements
Les commerces situés en centre-ville ont mieux résisté, avec une baisse de leur activité limitée à -4,8 %. Les zones d’activités commerciales (ZAC) et les retail parks ont également connu un repli de -5,9 %, tandis que les outlets affichent une baisse comparable de -5,1 %. Les centres commerciaux, qu’ils soient en périphérie (-6,8 %) ou en centre-ville (-7,9 %), ont été les plus affectés.
Le e-commerce n'est pas épargné
Les ventes en ligne ne compensent pas le déclin de l’activité en magasin. En septembre, elles enregistrent un recul de -2,3 %. Toutefois, sur l’année en cours, le secteur du e-commerce de l'habillement affiche une stabilité avec une progression de +0,2 %.
Yohann Petiot sur la situation du marché
Commentant ces résultats, Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du Commerce, souligne l'urgence d'agir pour le secteur. « Le mois de septembre s’inscrit en net recul, dans un contexte économique et politique pénalisant pour la consommation. La prudence des ménages, conjuguée aux mobilisations sociales du mois, ont pesé sur la fréquentation et les ventes », a-t-il déclaré. Il a également exprimé ses préoccupations face à la concurrence des plateformes en ligne, appelant à un « sursaut collectif ».
Il a notamment pointé du doigt les pratiques de la « mode ultra express », appelant l’Europe à prendre des mesures pour protéger les entreprises françaises et européennes. Il plaide pour l’instauration de droits de douane, d’une taxe sur les petits colis et de sanctions en cas de non-respect des réglementations en vigueur.
En septembre dernier, le gouvernement français avait appelé la Commission européenne à se doter urgemment de « nouveaux pouvoirs de déréférencement » des plateformes de vente en ligne en infraction au droit de l'UE, ciblant notamment Shein.
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