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Fin du feuilleton capitalistique : SMCP assainit son capital après la restitution de 15,5 % cédés illégalement

By AFP

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Credits: Marques du groupe SMCP

Paris, 11 août 2025 – Le groupe textile SMCP (Sandro, Maje, Claudie Pierlot et Fursac) souffle enfin, les 15,5 % de son capital illégalement cédés à une société basée aux îles Vierges britanniques par son actionnaire chinois défaillant en 2021 venant d'être restitués à la holding luxembourgeoise qui les détenait.

Ces dernières années n'ont pas épargné SMCP. Comme tant d'autres, le groupe de mode haut-de-gamme, dit « de luxe accessible », a subi successivement la crise du Covid, l'inflation qui a pesé sur le budget des ménages et l'augmentation du coût des matières premières liées à la guerre en Ukraine.

Les dessous d'une bataille juridique

Mais outre ces effets conjoncturels, le groupe français coté en Bourse a dû aussi faire face à un imbroglio capitalistique qui lui est propre et dont une étape importante a été franchie lundi.

En 2017, l'actionnaire majoritaire de SMCP au moment de son introduction en Bourse était un conglomérat chinois, Shandong Ruyi, via un véhicule d'investissement enregistré au Luxembourg, European TopSoho (ETS).

Or, ce dernier, lourdement endetté et qui détient 53 % de participation, a fait défaut et a perdu en 2021 la majeure partie du capital au bénéfice de ses créanciers réunis au sein de l'entité GLAS.

GLAS a donc récupéré 29 % du capital, en laissant 8 % à ETS.

Mais European TopSoho avait auparavant vendu une participation d'environ 16 % à la fille du fondateur de Shandong Ruyi, Chenran Qiu, logée dans le trust Dynamic Treasure Group (DTG) aux îles Vierges britanniques. La transaction a été conclue pour un euro « alors que leur valeur marchande était supérieure à 80 millions d'euros à l'époque », soulignaient en juillet 2024 les analystes d'Oddo dans une note.

Cherchant depuis plusieurs années à avoir de nouveau à disposition cette partie du capital et jugeant la procédure de cession irrégulière, GLAS a entamé des poursuites judiciaires et obtenu une décision favorable de la justice britannique en 2024, DTG étant une société de droit britannique, ordonnant le rapatriement des actions d'ETS au Luxembourg.

Mais les actions aujourd'hui rapatriées étaient logées sur un compte bancaire à Singapour, a dit une source proche du dossier à l'AFP, ce qui a entraîné l'implication de la justice de la cité-État asiatique.

Un horizon ouvert

Lundi, le groupe a annoncé qu'« à la suite de la décision de la Haute Cour de Singapour du 4 juillet 2025, la participation de 15,5 % du capital de SMCP qui avait été cédée en 2021 à Dynamic Treasure Group a été restituée le 11 août 2025 à European Topsoho ».

« La restitution de cette participation vient clarifier la situation actionnariale de SMCP qui reste concentré sur la mise en œuvre de sa stratégie de croissance rentable en s'appuyant sur la désirabilité de ses marques, son agilité opérationnelle et ses efforts en matière de maîtrise des coûts », s'est-il réjoui, débarrassé de cette épée de Damoclès.

Désormais, GLAS pourra se positionner pour récupérer les 15,5 % en sa qualité de créancier.

En juillet 2024, les analystes d'Oddo écrivaient qu'une des pistes possibles, « une fois les actions rapatriées et saisies » par GLAS, serait une « éventuelle offre publique d'achat », les conditions de dépassement de seuil (30 %) étant alors réunies, GLAS possédant déjà 29 %.

Mais les créanciers pourraient aussi vendre leurs parts pour récupérer l'argent prêté.

Dans tous les cas, l'horizon s'ouvre pour SMCP qui résiste bien à la crise que traverse le prêt-à-porter.

L'année dernière, les experts d'Oddo notaient que malgré un contexte macroéconomique défavorable, le groupe avait connu « de bons résultats en 2023 (et même généré du cash) et dispose d'un plan pour 2026 qui lui permettra de traverser la crise qui frappe le secteur ».

Au premier semestre 2025, ses ventes ont augmenté de 2,7 %, progressant dans toutes les zones géographiques sauf en Asie. Et surtout, SMCP a renoué avec les profits, avec un bénéfice net de 11 millions d'euros contre une perte de 27,7 millions d'euros au premier semestre 2024.

SMCP compte aujourd'hui 1 642 points de vente dans le monde.

Claudie Pierlot
De Fursac
Maje
Sandro
SMCP