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Galeries Lafayette : Michel Ohayon sauve ses magasins, les salariés sceptiques

By AFP

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Galeries Lafayette Haussman. Credits: Galeries Lafayette.

Bordeaux - Le tribunal de commerce de Bordeaux a homologué, jeudi, le plan de sauvegarde présenté par Michel Ohayon pour la vingtaine de magasins Galerie Lafayette qu'il détient en province, mais les représentants du millier de salariés concernés restent inquiets pour l'avenir.

La sortie de la procédure de sauvegarde, ouverte il y a un an, ne faisait guère de doute depuis que le groupe Galeries Lafayette, principal créancier et fournisseur de Michel Ohayon à hauteur de 39 millions d'euros, avait trouvé un accord avec lui le mois dernier à l'audience.

Mais ce feu vert n'a rien d'un blanc-seing: "Les Galeries Lafayette ont donné un avis favorable à ce plan au regard notamment des derniers engagements qui ont été pris par Michel Ohayon pour redonner une impulsion à l'exploitation de ses magasins", a réagi le groupe, qui avait refusé une première version du plan.

Le respect de ces engagements "pris par Michel Ohayon devant la justice est essentiel pour assurer la pérennité de l'activité", a insisté la maison familiale qui exploite toujours 19 magasins en propre, dont l'historique du boulevard Hausmann à Paris.

Ceux de Michel Ohayon, acquis en 2018 et 2021 via trois filiales, sont situés à Agen, Amiens, Angoulême, Bayonne, Beauvais, Belfort, Besançon, Caen, Cannes, Chalon-sur-Saône, Chambéry, Dax, La Roche-sur-Yon, La Rochelle, Libourne, Lorient, Montauban, Niort, Rouen, Saintes, Tarbes et Toulon, ainsi qu'à Tours, Pau, Rosny-sous-Bois et dans un outlet à Coquelles près de Calais.

Ces villes moyennes s'inquiétaient du sort des magasins, restés souvent emblématiques du commerce de centre-ville. Les maires de Besançon et Belfort ont ainsi salué "une excellente nouvelle" pour le maintien de l'emploi, même si "la situation des enseignes reste fragile", faute d'investissements ces dernières années. Le plan acte cependant la fermeture de celui de Pau (29 emplois).

"Crainte"

Alors que l'intersyndicale représentant les salariés s'était prononcée contre le plan, des élues du syndicat CFDT ont accueilli la décision du tribunal avec scepticisme.

"On ne croit plus rien, on nous promet des choses depuis 2018, on ne voit rien venir (...) Est-ce qu'on sera encore là dans 10 ans ? C'est l'inquiétude des salariés", a déclaré Véronique Guichenay, salariée du magasin de Dax.

"On s'inquiète pour la pérennité de notre entreprise (...) Notre crainte, c'est de finir comme Camaïeu", a renchéri Muriel Scanzi, salariée du magasin de Bayonne.

L'enseigne de textile du Nord a été liquidée en septembre 2022 après avoir été reprise par Michel Ohayon, parmi d'autres enseignes en difficulté (Go Sport, Gap) qu'il avait rachetées, cédées depuis. Une enquête a par ailleurs été ouverte par la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) sur des soupçons de détournements de fonds au préjudice de ces sociétés.

En réponse aux élus du personnel, le tribunal de commerce de Bordeaux a fait valoir qu'une liquidation aurait conduit "au licenciement de l'ensemble des salariés", "aucune marque d'intérêt n'ayant été manifestée par d'éventuels candidats repreneurs".

Le plan retenu prévoit un effacement de 70% des créances et un étalement sur dix ans des 30% restants, ce qui a fait grimacer d'autres créanciers que les Galeries Lafayette.

Il prévoit aussi une forte réduction des frais de gestion prélevés sur le chiffre d'affaires des magasins par Hermione People and Brands, la société qui chapeaute les filiales d'exploitation, et un plafonnement des loyers que celles-ci doivent verser aux filiales détenant les murs.

Enfin, la Financière Immobilière Bordelaise, holding de Michel Ohayon, devra apporter 7 millions d'euros "a minima".

Le groupe des Galeries Lafayette réduira, lui, les redevances qu'il perçoit sur l'utilisation de sa marque à 2% sur l'année 2026, indique l'un des jugements rendus par le tribunal.

Il a refusé cependant de céder à d'autres exigences commerciales de Michel Ohayon, estimant avoir déjà "perdu beaucoup d'argent" en cinq ans, avait indiqué l'un de ses avocats lors d'une audience en février. (AFP)

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