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Interview : Guillaume Flahaut, président de Giloba décrypte le monde de la licence

By FashionUnited

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Business |INTERVIEW

Guillaume Flahaut a fondé Giloba, agence de développement de marques françaises à l’international sous licences, voici dix ans pile. Auparavant, l’entrepreneur de 40 ans avait fait ses armes chez Amaury Sport Organisation où il a développé la licence du Tour de France, puis chez IMG Licensing. Le monde de la licence, parfois tortueux, souvent difficile à appréhender, n’a pas de secret pour lui.

Il explique à FashionUnited en quoi consiste ce métier de développeur de marques, quels sont les écueils à éviter et quels sont les grands courants qui traversent la licence de mode aujourd’hui, qu’elle consiste en une diversification produit ou une licence territoriale.

FashionUnited : Pourquoi avez-vous fondé Giloba ?

Guillaume Flahaut : tout simplement car fort de mes expériences précédentes, j’ai constaté à l’époque qu’aucune agence n’accompagnait véritablement avec un suivi et un contrôle sérieux les marques de mode à l’étranger lorqu’elles souhaitaient s’y implanter via une licence. Alors que la France, Paris restent l’incarnation mondiale de la mode. Dans le milieu de la licence, il y avait ce qu’on appelle « les mercenaires », des électrons libres qui font des « coups » mais n’accompagnent pas ensuite les marques sur un territoire, comme l’Asie, qu’elles ne connaissent pas. J’ai décidé de créer une agence qui assure ce suivi, ce contrôle en apportant une expertise réelle.

Concrètement, comment fonctionne une agence de licencing à l’international, comment êtes-vous organisé ?

Giloba est basée à Paris et s’est rapidement spécialisée sur les licences territoriales en Corée du Sud et à Shanghai, où nous avons des bureaux. J’ai choisi la spécialisation, il est contre-productif de vouloir tout faire. Quand on suit bien une licence à l’international, sa croissance est exponentielle. C’est ce qui s’est passé pour les marques que nous suivons. Nous trouvons un partenaire qui va devenir le licencié de la marque sur le territoire concerné, disons la Corée du sud, et qui va développer la marque en ligne avec les habitudes de consommation de la région, mais sans jamais perdre de vue son Adn. C’est un équilibre subtil, rendu possible par un accompagnement permanent. Quand la licence est implantée dans un réseau correspondant à son image, nous nous occupons de sa stratégie de marketing et de communication, en coordination avec la direction française de la griffe. Pour les clients à forts volume d’affaires, Giloba place une personne de son équipe sur place, entièrement dédiée à son développement, au côté du licencié local. Pour ce faire, Giloba dispose d’une équipe structurée : directeur de projet global, chef de projet pour gérer les licenciés, et enfin, responsable uniquement dédié à une marque, pour les grosses licences.

Quels sont aujourd’hui vos principaux clients ?

Nous travaillons beaucoup avec des marques urbaines, lifestyle. Freeman T Porter, Serge Blanco, Kaporal, Best Mountain, Manoush, Deeluxe, le textile Vuarnet, mais aussi des griffes plus institutionnelles comme Daniel Crémieux, qui marche très bien en Asie.

Identifiez-vous des grands courants qui traversent le monde de la licence de mode aujourd’hui ?

Les marques viennent nous voir autour de deux axes : la licence territoriale, bien sûr, dont nous avons parlé, mais aussi la licence de diversification produits. Concernant ce second volet, le cuir est aujourd’hui très demandé, notamment les vestes. Ce sont des produits que des jeanneurs, comme Kaporal ne savent pas faire, et ils attendent de nous que nous leur trouvions les meilleurs partenaires. L’enfant est également très en vue actuellement, de même que la montre.

Giloba est-elle perçue aussi comme une agence de conseil ?

Oui, au fil du temps, avec l’expertise que nous avons développée. Ces cinq dernières années, nous avons aussi monté un certain de nombre de collaborations et d’opérations de cobranding. Nous l’avons fait par exemple avec Le Slip Français, qui gère aujourd’hui cette activité en interne. Plus généralement, nous rapprochons les marques entre elles quand nous pensons qu’elles ont des choses à faire ensemble.

Quels sont vos prochains projets ?

Nous avons ouvert un nouveau département, « Giloba global sourcing solution », qui correspond à une demande du marché. En matière de licence produits, certains acteurs de la mode ont de plus en plus tendance à tout « out sourcés ». Dans ce cas, nous gérons donc de A à Z la nouvelle ligne de produits, le nouveau segment voulu par un client : du dessin au produit fini. C’est le cas notamment dans les catégories chaussures et maroquinerie.

Photo : Guillaume Flahaut, cuir Kaporal,

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