Kering cède sa division beauté à L’Oréal : quel impact sur le dossier Armani ?

La vente de la division beauté de Kering à L’Oréal remet-elle en cause une éventuelle prise de participation du groupe Armani par L’Oréal ?

C’est en tout cas ce que sous-entend le magazine Glitz qui titre : « Le deal de Kering avec L'Oréal coupe l'herbe sous le pied des héritiers Armani ». Selon Glitz, en cédant sa division Beauté à L'Oréal, Kering alourdit le bilan du géant des cosmétiques et réduit sa marge de manœuvre pour procéder à l'acquisition de 15 % d'Armani.

Et pour cause, les quatre milliards d'euros de la vente sont « payables en numéraire à la réalisation de l'opération prévue pour le premier semestre 2026 », précise le communiqué de L'Oréal. Le groupe devra également verser des redevances (royalty) à Kering pour l'utilisation des marques sous licence.

L’Oréal va-t-il pouvoir assumer quatre milliards chez Kering et plus d’un milliard chez Armani ?

Or L’Oréal, qui possède la licence Armani pour les parfums et cosmétiques depuis 1988, a été cité dans le testament de Giorgio Armani parmi les repreneurs potentiels. Selon ce testament, les héritiers de la maison Armani doivent procéder à une ouverture du capital ou à une vente partielle (15 %) dans les 12 à 18 mois.

Selon Glitz, le deal Kering-L’Oréal limiterait l’option des héritiers Armani de faire appel à L’Oréal comme investisseur stratégique (dans la mesure où L’Oréal est maintenant très engagé ailleurs). Ce qui voudrait dire que les héritiers devraient se tourner vers les autres géants cités que sont LVMH et EssilorLuxottica.

Le groupe Armani a généré environ 2,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024. Si l’on inclut les licences (beauté, lunettes) et d’autres activités, certains estiment que le chiffre d’affaires total est d’environ 4,25 milliards d’euros (source Reuters). Mais une entreprise ne se valorise pas uniquement sur son chiffre d’affaires.

Dans le luxe, les groupes se valorisent souvent deux à trois fois le CA, voire plus si les marges et le prestige sont élevés. De fait, on peut raisonnablement estimer que la participation de 15 % pourrait valoir entre un et 1,5 milliard d’euros,