Le géant chinois du commerce en ligne JD.com souhaite s'étendre en Europe
Le groupe allemand Ceconomy, propriétaire du réseau de magasins d'électronique Saturn et MediaMarkt, a déclaré jeudi être en négociations "avancées" pour son rachat par le géant chinois du commerce ligne JD.com, qui renforcerait ainsi son expansion sur le marché européen.
"JD.com envisage de faire une offre publique d'achat volontaire aux actionnaires de Ceconomy", a indiqué le groupe allemand dans un communiqué, précisant qu'aucun accord juridiquement contraignant n'a pas encore été signé. Le géant chinois, concurrent de Alibaba et de Temu, envisage d'offrir aux actionnaires de Ceconomy 4,60 euros par action, soit 23% de plus que son cours de clôture mercredi soir.
Cette offre valoriserait le groupe de Dusseldorf à environ 2,2 milliards d'euros. En réaction, son cours bondissait de 12,93% en fin d'après-midi, s'échangeant à 4,24 euros. Ce rachat permettrait à JD.com, déjà présent dans quelques pays européens, notamment via sa branche Ochama, l'accès à un réseau majeur de distribution d'électronique grand public et d'électroménager en Europe, avec plus de 1.000 magasins, principalement en Allemagne.
Deuxième actionnaire principal de Fnac Darty, le groupe allemand de distribution emploie environ 50.000 personnes. Il a réalisé l'an dernier un chiffre d'affaires de 22,4 milliards d'euros.
Son ancien patron, Karsten Wildberger, a récemment été nommé ministre du Numérique du nouveau gouvernement de Friedrich Merz au pouvoir depuis février. La Chine est le premier partenaire commercial de l'Allemagne, mais le précédent gouvernement allemand a cherché à réduire ses dépendances commerciales vis-à-vis de Pékin et a durci le ton face à des pratiques commerciales jugées déloyales et aux atteintes aux droits humains dénoncées par des associations dans la province de Xinjiang.
Grâce à un loi destinée à mieux protéger ses intérêts stratégiques, l'Allemagne a bloqué en 2022 la vente de deux fabricants de puces à des investisseurs chinois, en raison de préoccupations en matière de sécurité autour de cette production cruciale.
Malgré les critiques, Berlin a toutefois accepté en 2023 une participation du chinois Cosco dans le port de Hambourg, le premier d'Allemagne, avec une participation moins importante que ce qu'il souhaitait initialement.
OU CONNECTEZ-VOUS AVEC