Qui est Bosideng, le géant chinois qui vient de s’offrir Kim Jones comme directeur artistique ?
Né d’un atelier rural en 1976, Bosideng s’impose aujourd’hui comme le champion chinois de la doudoune, désormais en route vers le luxe avec Kim Jones.
À l’occasion de la fashion week Paris septembre 2025, l’occasion avait été donnée à FashionUnited de rencontrer Gao Dekang, président de Bosideng. Ce, dans le cadre d’un défilé d’envergure, organisé au Palais de la Bourse, le 7 octobre 2025. Un défilé qui avait pour but de signifier la volonté de faire rayonner le géant chinois de la doudoune.
À cette date, la collection Master Puff était signée Pietro Ferragina, directeur de la création de Bosideng. Le rendez-vous fut annulé en dernière minute et l’affaire en serait restée là si l’annonce de l’arrivée de Kim Jones, ancien directeur artistique des collections masculines de Dior, n’avait pas été nommé, quelques jours plus tard, à la direction créative globale de la marque. De quoi éveiller notre curiosité pour en savoir plus sur Bosideng.
« L’aventure de Bosideng commence en 1976, lorsque M. Gao Dekang, fondateur de la marque et président-directeur général du groupe Bosideng, lance sa première entreprise avec onze villageois et huit machines à coudre, dans un cadre rural à Changshu, province du Jiangsu (Chine) », indique le communiqué.
Dans les années 1990, alors que la plupart des entreprises chinoises produisent encore pour l’export sans identité propre, Bosideng, en marge de son activité de fabricant, développe une marque nationale, en investissant dans le marketing, la mode et l’internationalisation. Ses innovations accompagné des expéditions alpines et polaires, alignées sur l’idée de « réchauffer une génération ».
D’un atelier familial de couture à une holding aux yeux rivés sur le luxe
En 2007, la société est introduite à la Bourse de Hong Kong sous le nom Bosideng International Holdings Limited, reflétant, par là même, la transformation de la Chine d’atelier du monde vers un pays capable de créer des marques globales
En 2018, le groupe lance son premier modèle Puffer, symbole d’une doudoune légère et raffinée et d’une volonté de monter en gamme avec un produit phare.
Désormais, Bosideng International Holdings Limited, ce sont des doudounes et vêtements d’extérieur (vêtements rembourrés de duvet) pour des marques en propre – Bosideng, Snow Flying et Bengen – et des marques de prêt-à-porter féminin – Jessie, Buou Buou, Koreano, Klova.
En 2024, Bosideng fait une première apparition à Paris via l’évènement « Reviving Craft, métiers d’art et design contemporain de la Chine », qui donne lieu à un défilé de mode et à une exposition au Musée des Arts Décoratifs, en présence de l’actrice Sophie Marceau.
2025 signe les premiers pas de Bosideng dans la fashion week off de Paris, mais en présence de Pierre-François Le Louët (coprésident de l'Union française des industries Mode-Habillement) et Boris Provost (Tranoï).·Le fashion show, filmé par un drone, est suivi par la nomination de Kim Jones à la DA.
Kim Jones est chargé d'encadrer un tout nouveau segment de luxe, baptisé Areal. La collection capsule, entièrement conçue par le créateur, est déjà en ligne sur le site Bosideng. Elle comprend une série de doudounes pour hommes et pour femmes qui vont de 184 euros (pour les sans manches) à 570 euros environ.
Elle est marketée comme suit : « La gamme Areal Premium Line apporte une esthétique raffinée au quotidien. En phase avec le rythme des explorateurs modernes, grâce à la technologie et à un design multicouche, elle permet de passer sans effort d'un climat à l'autre et d'une occasion à l'autre ».
Côté chiffres, voici ce que le rapport annuel avril 2024 / mars 2025 indique
- Un chiffre d’affaires de 25,9 milliards de yuans (3,4 milliards d’euros)
- Un résultat net attribuable aux actionnaires de 3,5 milliards de yuans (455 millions d’euros)
- Une marge d’exploitation (rentabilité opérationnelle) de 19,2 %
- Une marge brute de rentabilité après déduction du coût direct de production mais avant toutes les autres dépenses (marketing, loyers, salaires du siège, R & D, logistique, etc.) de 57,3 %
- 13 106 employés fin mars 2025 (contre 11 831 l’année précédente)
- Des dividendes 2025 d’environ 2,6 centimes d’euro par action pour 2025
- Et un taux de distribution (part du bénéfice reversé aux actionnaires sous forme de dividendes) de 84,1 %
Les sources internes font état d’un réseau de distribution de 1 236 magasins en propre et 2 234 exploités par des distributeurs tiers, auxquels il faut ajouter des pop-up stores saisonniers.
De quoi offrir une alternative au luxe occidental aux consommateurs chinois pour ce type de produits ? La question se pose.
OU CONNECTEZ-VOUS AVEC