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Richemont décolle en Bourse, porté par la joaillerie et une reprise de l'activité en Chine

Zurich - Le géant suisse du luxe Richemont, dont le fondateur a rencontré Donald Trump la semaine dernière pour évoquer les droits de douane américains, décolle vendredi en Bourse après la publication d'un solide chiffre d'affaires semestriel, dopé par la joaillerie.

Le groupe propriétaire notamment de Cartier et des marques de montres IWC, Piaget et Vacheron Constantin a également signalé une embellie en Chine et à Hong Kong, même s'il reste pour l'instant prudent sur cette reprise. A 10H49 GMT, l'action s'adjugeait 6,04% à 171,25 francs suisses, à contre-tendance du SMI, l'indice de référence de la Bourse suisse, en baisse de 0,65%.

Pour son premier semestre décalé (avril à fin septembre), le groupe genevois a fait état d'un chiffre d'affaires de 10,6 milliards d'euros, en hausse de 10% hors effets de change et de 5% une fois converti en euros. Ses ventes dans la joaillerie, sa plus grosse division, ont grimpé de 14% hors effets de change et de 9% en euros, à 7,7 milliards d'euros, dépassant "les prévisions les plus optimistes", a réagi Jean-Philippe Bertschy, analyste chez Vontobel, qui parle dans un commentaire boursier d'une "performance exceptionnelle".

Par comparaison, les analystes interrogés par l'agence suisse AWP tablaient en moyenne sur 10,4 milliards d'euros de chiffre d'affaires, dont 7,6 milliards dans la joaillerie.

Ses ventes dans l'horlogerie ont en revanche continué de reculer, se contractant de 2% en monnaies locales et de 6% en euros, Richemont notant néanmoins "une moindre baisse" durant ce semestre après une période de dix-huit mois particulièrement difficile pour le secteur", précise le communiqué.

Son bénéfice net a quant à lui quasiment quadruplé, à 1,8 milliard d'euros. A la même période un an plus tôt, il avait fondu en raison de dépréciations d'actifs.

Dans le communiqué, Richemont souligne que son deuxième trimestre (juillet à septembre) a été "particulièrement dynamique", ses ventes grimpant de 14% hors effets de change. Et la Chine, Hong Kong et Macao combinés ont "renoué avec la croissance" durant ce trimestre, insiste le groupe.

Droits de douane

Son président, le milliardaire sud-africain Johann Rupert, est toutefois resté prudent pour la suite de l'exercice. Il est "évident que nous continuerons d'évoluer dans un environnement incertain, certaines trajectoires de reprise pouvant être fragiles, notamment en Chine", a-t-il déclaré dans le communiqué.

Fondateur de Richemont, un groupe basé à Genève, M. Rupert fait partie d'un groupe de six grands patrons qui sont allés rencontrer le président des Etats-Unis la semaine dernière pour attirer son attention sur les répercussions des droits de douane pour la Suisse.

Le pays alpin s'était vu imposer en août des droits de douane de 39%, ce qui suscite de vives inquiétudes, notamment pour l'horlogerie. Parmi ces grands patrons figuraient également celui de Rolex, une marque emblématique de l'horlogerie suisse.

"Nous n'avons pas négocié", a tenu à préciser M. Rupert lors d'une conférence de presse téléphonique, insistant sur le fait que cette mission revenait au gouvernement suisse. "Ils font un très bon travail", a-t-il ajouté alors que le ministre de l'Economie Guy Parmelin est retourné jeudi à Washington pour de nouvelles discussions.

Le secteur du luxe est confronté à d'importantes secousses, entre les droits de douane américains, la faiblesse de la demande en Chine et la flambée des cours de l'or.

Durant ce semestre, Richemont a procédé à des hausses de prix pour compenser l'inflation des matières premières, et "dans une moindre mesure" les droits de douane, indique le communiqué.


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