Soldes d'été : les commerçants craignent la concurrence de l'ultra fast-fashion
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Paris - Les soldes d'été s'ouvrent mercredi sous le soleil, un facteur "positif" pour les professionnels du secteur, qui restent toutefois circonspects en raison d'une consommation encore timide et de "l'explosion" d'offres à très bas prix sur le marché de l'habillement.
Optimisme après un début d'année "plutôt positif"
Ces quatre semaines de promotions "se présentent de manière plutôt optimiste", estime Yohann Petiot, directeur général de l'Alliance du commerce, qui regroupe grands magasins et importantes enseignes de l'habillement et de la chaussure.
"On a plusieurs signaux positifs, dont une météo parfaitement de saison, ce qui est très important dans notre secteur", ce qui a manqué à la précédente édition des soldes d'été, ajoute-t-il.
De plus, selon lui, depuis le début de l'année, l'activité a été "plutôt positive, et ça fait du bien de le dire" dans un secteur qui compte "encore des entreprises en difficulté", souffle-t-il, espérant que cela porte les soldes d'été jusqu'au dernier jour, le 22 juillet.
Encore loin d'un "réveil de la consommation", les chiffres des cinq premiers mois de 2025 montrent une "très légère" hausse d'activité commerciale (+0,6% sur un an), indique à l'AFP Gildas Minvielle, directeur de l'observatoire économique de l'Institut français de la mode (IFM).
Avec ces deux facteurs, la chaleur et "l'inflation qui va mieux", "j'aurais été très positif sur ces soldes", entame Yann Rivoallan, président de la fédération française du prêt-à-porter féminin.
"Mais il n'y a jamais eu autant de concurrence" dans la mode, s'inquiète-t-il, en pointant du doigt "l'explosion" sur le marché européen ces derniers mois des entreprises d'ultra fast-fashion qui proposent des produits à très bas prix.
Selon M. Rivoallan, ces acteurs - notamment des plateformes en ligne asiatiques comme Shein ou Temu - contribuent à "biaiser la valeur de la mode et le comportement d'achat classique" et donc, craint-il, le rapport des clients "aux soldes actuels".
Avec l'essor de l'ultra fast-fashion et de la seconde main, "le marché permet aux consommateurs d'acheter des petits prix toute l'année" et "cela pourrait conduire à éroder, d'une certaine façon, l'intérêt pour les soldes et les promotions", s'interroge M. Minvielle, qui dit surveiller cet effet.