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Au musée du Quai Branly, l'étincelant voyage de l'or dans les arts textiles

By AFP

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Culture
L'exposition "Au fil de l'or. L'Art de se vêtir de l'Orient au Soleil-Levant", au musée du 11 février 2025 au 6 juillet 2025. Credits: © musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Léo Delafontaine.

Paris - Des fastueux caftans aux soieries chinoises en passant par l'art du drapé indien, l'or se dévoile sous toutes ses coutures dans un étincelant voyage historique, géographique et technique au musée du Quai Branly à Paris.

Depuis le 11 février, l'exposition "Au fil de l'or, l'art de se vêtir de l'Orient au Soleil-Levant" revisite les arts textiles, du Maghreb au Japon, en passant par les pays du Moyen-Orient, l'Inde et la Chine. Pourquoi ces régions ? "C'est là qu'est né cet art de marier l'or aux fibres textiles, et c'est là qu'il s'est développé, et il continue encore à exister sur ce continent asiatique, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Les costumes africains et d'Amérique ne comportent pas d'or", précise la commissaire de l'exposition, Hana Al Banna-Chidiac.

Un art qui remonte au cinquième millénaire avant notre ère. À l'époque, l'homme agrémente les étoffes de luxe dédiées aux personnalités de pouvoir de ce métal jaune venu non pas de la Terre, mais du ciel, comme l'explique en préambule dans une vidéo l'astrophysicien Jérôme Margueron.

Au fil du temps et des avancées techniques, l'usage de l'or dans le textile se démocratise, jusqu'à la découverte dans les années 1940 aux États-Unis du lurex, ce fil de polyester recouvert d'une couche métallique, qui habille aujourd'hui tout le monde.

Exposition "Au fil de l'or. L'Art de se vêtir de l'Orient au Soleil-Levant" proposée au musée du 11 février 2025 au 6 juillet 2025. Credits: © musée du quai Branly - Jacques Chirac, photo Léo Delafontaine.

La Chinoise Guo Pei à l'honneur

Après ces introductions historiques et scientifiques, place aux costumes, tous plus scintillants les uns que les autres, organisés en cinq sections géographiques.

La première est consacrée aux caftans, tuniques, gilets ou encore corselets, sorte d'ancêtres du soutien-gorge, du Maghreb. Suivent les costumes d'apparat d'Égypte, du Liban, de Turquie, d'Irak, du Yémen et d'Iran, puis les robes chamarrés d'Arabie saoudite, des Émirats arabes unis, du Bahreïn, du Koweït et du Qatar.

"J'ai souhaité séparer la péninsule arabique du Moyen-Orient, parce que plus on avance dans cette région, plus on voit les influences indiennes dans les costumes", explique Hana Al Banna-Chidiac. La quatrième section met l'accent sur l'art du drapé caractéristique de l'Asie du Sud et du Sud-Est, déjà aperçu dans la précédente section, avec de somptueux saris et songkets, ces longs rectangles de soie tramés d'or qui se portent autour de la taille, en étole asymétrique ou en coiffe lors des cérémonies traditionnelles en Malaisie et en Indonésie.

Enfin, la dernière partie explore les tenues d'Asie orientale, avec de nombreuses soieries chinoises et kimonos japonais, juste avant un focus sur l'or dans la broderie française et plus particulièrement sur la Maison Lesage. Un parcours entrecoupé de "bulles" thématiques qui détaillent la découverte de trois matériaux à la couleur d'or également utilisé pour faire illusion: la soie marine, la soie des araignées de Madagascar et la soie dorée du Cambodge. La visite est en outre jalonnée de pièces de la créatrice de mode chinoise Guo Pei, dont la robe jaune portée par Rihanna en 2015 au Gala du Met avait fait sensation.

"Pour donner une dimension contemporaine à l'exposition, je voulais qu'un nom de la haute couture puisse collaborer sur ce projet. Et son nom s'est imposé à moi", explique la commissaire de l'exposition. "Elle a un rapport avec le fil d'or qui est incroyable", poursuit la spécialiste, qui précise qu'aucune pièce n'a été créée pour l'occasion. "Elle avait déjà tout ce qu'il fallait. Je n'ai même pas eu besoin de lui dire 'faites nous quelque chose' ", assure-t-elle. En tout, quatorze pièces de la créatrice sont mises en avant dans l'exposition, jusqu'au 6 juillet.

Guo PEI (née en 1967). Collection Legend of the Dragon, Couture Collection 2012. Credits: © Guo Pei, Chine. Photo Minghua LI.
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Musée du Quai Branly