Brit Gala ? Le British Museum se lance sur les traces du Met de New York
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Londres - Des célébrités comme Naomi Campbell ou Mick Jagger figuraient samedi parmi les invités du British Museum, le grand musée londonien, lors de sa première soirée de collecte de fonds, un événement glamour qui veut concurrencer le Met Gala de New York et surtout récolter de l'argent pour pallier la baisse des subventions publiques.
La chanteuse Janet Jackson, l'artiste Tracey Emin et les acteurs James Norton et Kristin Scott Thomas ont assisté à l'événement, tout comme le maire de Londres Sadiq Khan et l'ancien Premier ministre britannique Rishi Sunak. Le musée, qui possède l'une des plus grandes collections permanentes au monde, entend "célébrer Londres comme l'une des principales capitales culturelles du monde" et faire de cette soirée un rendez-vous annuel incontournable.
Le calendrier mondain de Londres "a toujours manqué d'un grand moment... jusqu'à aujourd'hui", s'est félicitée sur les réseaux sociaux la directrice de la fédération du secteur du luxe britannique Walpole, Helen Brocklebank, membre du comité organisateur de la soirée.
Le thème de ce premier gala du British Museum est le "rose", inspiré par "les couleurs et la lumière de l'Inde", à qui le musée consacre actuellement une exposition.
La soirée a été présidée par la mécène Isha Ambani, fille du richissime magnat des affaires indien Mukesh Ambani et membre du conseil d'administration de son conglomérat pétrolier et technologique, Reliance. Parmi les membres du comité organisateur du bal, figurent la top-modèle britannique Naomi Campbell, la créatrice de mode italienne Miuccia Prada, le créateur espagnol Manolo Blahnik et l'actrice bollywoodienne Sonam Kapoor.
Cocktail au milieu des chefs-d'œuvre
Toutefois, le directeur du British Museum, Nicholas Cullinan, entend se démarquer du Met, en soulignant la participation à l'événement d'écrivains, artistes et architectes.
Autre différence, la soirée, à laquelle ont assisté quelque 800 personnes, est bien moins chère que celle du rival new-yorkais. Les billets coûtaient 2.000 livres (environ 2.300 euros) par tête, comparé aux 75.000 dollars (64.000 euros) à débourser pour avoir le privilège d'assister au Met Gala.
Les VIP présents samedi au British Museum ont été accueillis par un cocktail et des discours dans la Grande Cour, avant de prendre place pour le dîner à des tables dressées au milieu des chefs-d'œuvre du musée, notamment dans la galerie Duveen où se trouvent les marbres du Parthénon d'Athènes. Avec au programme, une vente aux enchères silencieuse, pendant laquelle sera notamment vendue une œuvre de l'artiste britannique Tracey Emin.
La levée de fonds servira à financer des collaborations internationales, comme le prêt par la France de la tapisserie de Bayeux qui doit être exposée pendant un an au British Museum à partir de septembre 2026.
Comme tant d'autres institutions culturelles au Royaume-Uni, le British Museum - dont l'entrée est gratuite pour les collections permanentes - est touché par la baisse des subventions publiques depuis vingt ans, et se tourne vers les fonds privés pour financer un grand projet de développement d'un milliard de livres (1,15 milliard d'euros).
Mais certains de ces partenariats privés, notamment avec le géant pétrolier BP, suscitent les critiques d'associations de défense de l'environnement. Des institutions comme la National Portrait Gallery ont abandonné ce type de partenariat controversé.
"Alors que le gouvernement britannique continue à couper les fonds publics pour les musées, les institutions culturelles du pays adoptent le modèle américain de la levée de fonds", écrit le spécialiste Jo Lawson-Tancred sur le site Artnet. La National Gallery a lancé cette année une campagne de levée de fonds pour financer son expansion, tandis que la Tate recherche des dotations pour sécuriser son "avenir à long terme".