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Kirghizstan : scandale autour d'une marque de mode russe accusée d'appropriation culturelle

By AFP

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Culture
Image d'archive (2010) : Kirghizistan, province de Naryn, femmes cousant le morceau de feutre utilisé comme patron à l'intérieur de la yourte. Credits: ESCUDERO PATRICK / hemis.fr / Hemis via AFP

Bichkek (Kirghizstan) - Les autorités du Kirghizstan ont appelé à "respecter le patrimoine culturel" kirghiz après un scandale déclenché par une marque vestimentaire russe ayant utilisé des motifs traditionnels de ce pays d'Asie centrale allié de Moscou, mais renforçant son identité nationale face à l'influence traditionnelle russe.

"Une tendance alarmante a récemment été observée concernant l'utilisation commerciale de motifs et de symboles nationaux, qui font partie intégrante du patrimoine historique et culturel du Kirghizstan", a noté mercredi le ministère kirghiz de la Culture, évitant cependant de nommer spécifiquement la Russie.

"Pour les protéger et les préserver, il est inadmissible de les détruire, falsifier, déformer ou les modifier injustement pour violer leur authenticité historique et culturelle", a souligné le ministère de la Culture. Les autorités n'ont pas ouvert d'enquête mais appelé à "respecter le patrimoine historique et culturel kirghiz".

Cette réaction intervient après une vague d'indignation ces derniers jours sur les réseaux sociaux au Kirghizstan, plus libres que dans les pays voisins d'Asie centrale largement autoritaires.

De nombreux utilisateurs ont été scandalisés par le brevetage en Russie de ces éléments traditionnels kirghiz réutilisés sur des vêtements vendus chers, et la marque Yaka a été accusée d'exotisation et d'appropriation culturelle. Les chyrdaks, tapis laine de mouton inscrits au patrimoine immatériel de l'Unesco, restent très importants dans la culture kirghize, de tradition nomade.

Utilisés pour décorer autrefois les yourtes et désormais les maisons, ces tapis restent considérés comme un bien familial précieux et sont utilisés comme dot lors des mariages. En réponse aux critiques, la fondatrice de Yaka, Anna Obydenova, avait appelé sur Instagram les Kirghiz à "aller mieux apprendre le russe". Elle a ensuite supprimé son message, s'est excusée, assurant "aimer et respecter" le Kirghizstan.

La Russie bénéficie toujours d'une certaine sympathie au Kirghizstan, ex-république soviétique où le russe reste langue officielle avec le kirghiz. Mais l'invasion de l'Ukraine, couplé au durcissement du traitement contre les centaines de milliers de migrants kirghiz en Russie ont nettement changé la perception de l'ancienne puissance tutélaire chez une partie de la population, notamment les plus jeunes.

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