Fashion Week: le milieu de la mode "a peur" de Trump, déplore le créateur belge Van Beirendonck
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Paris - Le milieu de la mode a "peur" de Donald Trump et n'ose pas se dresser contre lui par crainte des représailles commerciales, a regretté mercredi le créateur belge Walter Van Beirendonck.
Il espère que davantage de créateurs et de personnalités du secteur prendront position contre la rhétorique "dégoûtante" du nouveau président américain, a-t-il affirmé à l'AFP, après son défilé à la Fashion Week masculine de Paris.
"Ils devraient parler davantage", a-t-il insisté. "Ils ont tous peur de vendre moins, l'argent est un problème. C'est pourquoi nous voyons les choses les plus incroyables se produire et personne ne réagit."
Reprenant son thème habituel de la rencontre avec une vie extraterrestre, pour lui symbole de la diversité, Walter Van Beirendonck a présenté mercredi une collection aux couleurs vives et éclatantes, ainsi que des costumes plus classiques et amples en tweed marron et marine.
Un show futuriste avec des mannequins avec des vestes portant des badges "peace, not war" sur la chanson "Give Peace a Chance" de John Lennon et Yoko Ono.
"J'imagine que tout le monde y pense. C'est horrible ce qu'il se passe dans le monde en ce moment", a affirmé le Belge de 67 ans, estimant qu'il y avait "trop de guerres, trop d'extrême droite."
Les commentaires du designer indépendant basé à Anvers interviennent deux jours après l'investiture de Donald Trump à Washington, à laquelle ont assisté le patron de LVMH Bernard Arnault et deux de ses enfants.
Le magnat français de la mode et sa fille Delphine, à la tête de Dior, étaient placés derrière le président américain sortant, Joe Biden, et d'autres anciens dirigeants américains.
Le secteur européen de la mode, dominé par les groupes français LVMH et Kering, s'inquiète de l'impact possible d'une guerre commerciale entre les États-Unis et l'Europe.
Les vêtements et les articles de maroquinerie haut de gamme européens pourraient être soumis à des droits de douane par le président des Etats-Unis, ce qui entraînerait une hausse des prix, à un moment où le marché du luxe est confronté à un ralentissement de son activité au niveau mondial.