Les zones commerciales doivent-elle disparaître ?

La Banque des Territoires a organisé en octobre dernier une consultation citoyenne sur le thème de la transformation des entrées de ville (zones commerciales, d’activité, industrielles). Alors que le commerce est la préoccupation principale (36 %) des 5 400 participants, le sujet a aussi révélé des suggestions très controversées, notamment l'idée de faire progressivement disparaître les zones commerciales.

« raser les centres commerciaux »

Clotilde, l'une des participantes de l'étude, ne mâche pas ses mots : « Il faut raser les centres commerciaux aux entrées des villes », écrit-elle. Et d'ajouter : « Ce sont des voleurs. Plus de petits commerces en centre-ville. » Radical, ce commentaire reflète néanmoins une idée évoquée à plusieurs reprises dans les propositions des répondants, celle de prioriser le centre-ville.

L'idée de « Privilégier les centres-villes par rapport aux entrées de ville » met d'accord 87% des participants. Tandis que la suggestion « Valoriser les petits commerces et l'artisanat aux dépens des grandes chaînes » rassemble 69% des voix.

D'autres projets largement plébiscités vont dans ce sens :

• « Il faut arrêter le développement des zones en périphérie au détriment des centres-villes. » (Rémi).
• « Il faut conditionner l'installation de commerces en périphérie au maintien et au développement si possible des commerces de coeur de ville. » (Robert)
• « Il faut stopper la création de toute nouvelle zone commerciale et l'extension de zones existantes et redynamiser les commerces en ville. » (Pat)

Parmi les 516 idées transmises par les personnes interrogées, plusieurs d'entre elles sont controversées et reflètent une division importante dans la société, elles sont à la fois fortement soutenues et fortement rejetées. Hormis la suggestion de Clotilde citée plus haut, on retiendra également celle de Bernard : « Il faut que chaque enseigne présente dans la zone commerciale finance un local en centre-ville destiné à un artisan. »

Dans un contexte qui voit le marché français de l'habillement repartir doucement à la hausse ces derniers mois (voir les chiffres de l'IFM Panel), l'Alliance Française n'a constaté qu'une légère baisse du chiffres d'affaires (- 0,7%) des commerces de centre-ville implantés sur rue en novembre 2024. Tandis que les autres implantations ont connu une dégradation plus importante de leur activité : -3% pour les centres commerciaux de centre-ville, -4,4% pour les centres commerciaux de périphérie et -4,7% pour les zones d’activités commerciales (ZAC) et retail parks.