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Pour les acteurs du commerce, intégrer les plateformes est inévitable, mais pas Shein

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Val d'Europe, Serris, France. Credits: Klepierre.
By AFP

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Cannes - Les acteurs de l'immobilier commercial en France, réunis à Cannes pour un salon international, reconnaissent qu'il faudra intégrer les plateformes de vente en ligne dans leurs centres commerciaux, tout en rejetant en bloc le modèle controversé du géant asiatique Shein.

"Heureusement, il n'y a pas que Shein dans la vie", a lancé Marie Cheval, PDG de Carmila, la société foncière de Carrefour, et présidente de la Fédération des acteurs du commerce dans les territoires (FACT), alors que le géant a ouvert mercredi à Paris son premier magasin physique au monde.

"Il y a 800 centres commerciaux en France, on démontre tous les jours qu'on fait venir des clients sans avoir besoin de Shein", a-t-elle ajouté. Surtout, Shein ne représente pas tout le e-commerce, dans lequel l'essentiel des marques présentes dans les centres commerciaux sont également engagées.

"On n'est ni contre l'e-commerce, ni contre les marques qui s'adressent à des populations plus populaires. On est contre le modèle de Shein de sur-subvention de produits qui viennent de Chine et qui ne respectent aucune règle", insiste-elle.

Apsys, société foncière qui exploite d'importants centres commerciaux (Beaugrenelle à Paris, Canopia à Bordeaux), accueille ainsi souvent des boutiques éphémères de start-up de commerce en ligne dites "DNVB" (Digital native vertical brand, marque verticale née dans le monde numérique).

"C'est sûr que ça valorise le commerce physique, mais ces DNVB, elles ont une charte, elles ont une éthique, elles fabriquent quelquefois également dans nos territoires", a expliqué Maurice Bansay, président d'Apsys.

Pour Alain Taravela, président fondateur d'Altarea, promoteur immobilier qui loue des centres et espaces commerciaux comme Cap3000 près de Nice ou la gare de Paris-Montparnasse, il est "probable" que l'expérience de Shein au BHV "ne va pas marcher".

"D'autres Shein"

"Mais il y aura d'autres Shein. Vous avez Alibaba, Amazon... Ces plateformes qui ont des dizaines de millions de clients ont envie de s'étendre et elles vont vouloir venir chez nous", a-t-il prévenu. "Là finalement, c'est facile de se battre contre Shein. Parce que leur contenu ne va pas", a-t-il expliqué, en évoquant le "défi" qui attend les centres commerciaux quand des acteurs moins controversés demanderont à s'installer.

"Est-ce que c'est une chance ? Est-ce que c'est un risque ? Je n'en sais rien. Mais ça va être une réalité", a-t-il insisté. Même si le e-commerce n'a pas tué les commerces physiques, il représente désormais plus de 20% des ventes et "la bataille n'est pas gagnée".

Mme Cheval rappelle cependant que la fréquentation des centres commerciaux dépasse les niveaux pré-Covid, alors que "certains disaient que tous les magasins allaient mourir" avec l'essor du e-commerce pendant la pandémie.

"Ce n'est pas du tout ce qui s'est passé. Au contraire. Donc le e-commerce est une chance pour le commerce. Mais pas des acteurs qui ne respectent aucune règle", a-t-elle martelé. Pour Antoine Grolin, président de Ceetrus, la société foncière d'Auchan, le salut pourrait passer par une plateforme européenne de e-commerce, "un Ali Baba ou un Amazon européen".

"Nous lançons des pistes, à notre petit niveau, pour que tous les acteurs européens s'unissent pour créer un acteur de référence européen, où toutes les entreprises respectent les accords de Paris sur le climat", a-t-il plaidé. "Les consommateurs veulent du pas cher. C'est vrai. Mais ils veulent du responsable".

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