Selon un nouveau rapport, Louis Vuitton est la marque de luxe la plus contrefaite

Les contrefaçons représentent depuis des décennies une véritable épine dans le pied des maisons de mode de luxe. Remontant à l’époque romaine, la contrefaçon dans l’industrie de la mode a connu un regain de popularité à la fin des années 1970, grâce à l’essor des jeans de marque. De nombreux copieurs tentant de reproduire et de vendre des modèles et des styles contrefaits à des prix plus bas que l’original. Depuis, la bataille contre la contrefaçon n'a jamais cessé.

Alors que les marques cherchent à déposer protéger leur identité et à conclure des accords internationaux fermes dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour sécuriser leur propriété intellectuelle, un nouveau rapport d’Entrupy, fournisseur de technologie d’authentification basée sur l’IA, examine de plus près l’« état des lieux de la contrefaçon ».

État des lieux de la contrefaçon : un nouveau rapport révèle les marques de luxe les plus contrefaites

Le rapport de 2025 vise à sensibiliser le public au monde des contrefaçons et se fonde sur les données exclusives d’Entrupy, ainsi que sur les renseignements tirés de centaines de milliers d’évaluations de produits réalisées par l’IA sur un assortiment mondial de marchandises. L’une des principales conclusions du rapport est que Louis Vuitton est la marque de luxe la plus contrefaite, représentant 32,76 % de toutes les soumissions à Entrupy pour des produits de luxe.

Prada arrive en deuxième position des marques de luxe les plus contrefaites en matière de sacs à main. Ainsi, 14,42 % de tous les sacs Prada scannés par Entrupy sont signalés comme « non identifiés », c’est-à-dire faux. De plus, l’équivalent de 12 190 340 dollars de faux sacs à main Gucci ont été soumis à Entrupy pour vérification en 2024, Chanel représentant la valeur totale en dollars la plus élevée, avec un total de 500 470 067 dollars de contrefaçons détectées.

En outre, Goyard a conservé sa position parmi les marques les plus contrefaites en volume, avec 18,4 % de ses cabas St. Louis identifiés comme faux. Le rapport désigne également Louis Vuitton comme la marque la plus fréquemment contrefaite aux États-Unis, la valeur totale des produits authentiques vérifiés par Entrupy atteignant 640 millions de dollars, contre 61 millions de dollars d’articles « non identifiés », probablement des contrefaçons.

La contrefaçon reste un problème sérieux. Les retours et les réclamations frauduleux coûtent aux détaillants américains environ 103 milliards de dollars, ce qui représente 15,14 % de tous les retours en 2024. Cela s’explique en partie par les choix d’achat des consommateurs. En 2023, 40 % des consommateurs américains et 26 % des acheteurs britanniques ont acheté en ligne sur Shein ou Temu, des plateformes connues pour leurs contrefaçons. Les contrefacteurs étant de plus en plus malins et utilisant des publications sponsorisées sur les médias sociaux pour promouvoir les contrefaçons, il est de plus en plus difficile de les retrouver, ce qui se reflète dans les données.

La contrefaçon coûte 103 milliards de dollars par an aux détaillants américains

Bien que le taux de contrefaçons ait diminué en 2024 à 8,4 % (contre 8,9 % en 2023) pour les sacs à main et les baskets, le volume global de contrefaçons n’a pas diminué. Si de nombreux consommateurs ne voient pas immédiatement le préjudice ou les dommages causés par les contrefaçons, la preuve est là. Non seulement la contrefaçon aggrave la crise des déchets de l’industrie, car de nombreux articles sont fabriqués à partir de matériaux synthétiques bon marché, ce qui implique une durée de vie plus courte, davantage de déchets en décharge et aucune possibilité de revente ou de recyclage, mais de nombreuses contrefaçons peuvent également être dangereuses sur le plan financier et social.

Selon l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO), les produits contrefaits sont responsables de pertes annuelles estimées à 60 milliards d’euros dans l’UE et contribuent à la suppression d’environ 434 000 emplois. Au-delà du coût financier, ces produits contrefaits ne répondent souvent pas aux normes de sécurité.

Près de 97 % des articles contrefaits identifiés présentent des risques importants. Les vêtements contrefaits sont souvent traités avec des produits chimiques nocifs liés à des effets néfastes sur la santé, tels que des irritations cutanées et des réactions allergiques. La contrefaçon est également liée à la traite des êtres humains et à l’esclavage moderne. 38 % des victimes de la traite des êtres humains sont des enfants, dont beaucoup ont été exploités pour produire des contrefaçons, indique le rapport.

Soulignant un problème grave, ces risques mettent également en évidence la nécessité d’outils plus avancés pour détecter et décourager les contrefaçons. Le PDG d’Entrupy, Vidyuth Srinivasan, estime qu’une « approche à plus grande échelle » est nécessaire pour enrayer l’impact du marché de la contrefaçon sur le marché légitime, une approche qui implique davantage de collaboration et de partenariats à un niveau systémique. « Notre hypothèse selon laquelle davantage de données conduisent à de meilleurs résultats d’authentification se confirme, ce qui porte notre taux de précision global à 99,86 % », a déclaré Vidyuth Srinivasan dans le rapport.

Sans surprise, les maisons de couture utilisent de plus en plus la technologie d’authentification comme Entrupy pour lutter contre la contrefaçon. Ces systèmes d’IA s’appuient sur de vastes bases de données mondiales pour détecter les marchandises frauduleuses, préservant ainsi l’intégrité des marques tout en protégeant les consommateurs des contrefaçons.

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