Gap Inc s’introdui​t dans le marché du luxe

130 millions de dollars. C’est le montant déboursé par Gap Inc (qui possède, en plus de sa marque en nom propre, Banana Republic, Piperlime et Old Navy) pour acquérir le détaillant de prêt-à-porter haut de gamme féminin Intermix.

Une incursion dans le luxe inédite pour la société américaine basée à San Francisco.

Intermix est une chaine de magasins (32 boutiques en Amérique du nord ainsi qu’un site web de vente en ligne) qui vend principalement des vêtements haut de gamme de designers réputés comme Yves Saint Laurent, Azzedine Alaïa, Proenza Schouler, Fendi, Jimmy Choo, Yigal Azrouel ou encore Brian Atwood.

L’entreprise Gap opère ici un changement stratégique vigoureux dans un contexte où elle ne cessait de perdre du terrain par rapport à la chaîne de boutiques Zara d’Inditex qui bénéficie d’une aura plus branchée. Il est donc clair que, désormais, Gap Inc cherche à diversifier ses avoirs et profite d’un microclimat qui lui est favorable. Les actions de la société ont augmenté de 69% l’année dernière et les ventes en boutiques s’améliorent grâce notamment à de nouvelles campagnes publicitaires plus pointues et une offre renouvelée et plus actuelle. De plus, Gap inc a enregistré une hausse de 5% de ses ventes en magasins en décembre par rapport à l’année précédente. Une hausse plus importante que prévue puisque les analystes tablaient sur 3,5%.

Selon WWD, Gap aidera Intermix à ouvrir plus de magasins, à proposer une offre de créateurs plus pointue encore, à se développer à l’étranger et mais aussi dans le commerce électronique. Le co-fondateur et PDG d’Intermix Khajak Keledjian ainsi que sa présidente Adrienne Lazarus conserveront leur prérogative malgré ce rachat.

Certains analystes(Randal Konik de Jefferies & Co notamment) voient beaucoup d’avantages à ce croisement d’univers. Après avoir subi le ralentissement économique en Europe et des ventes en baisse en Chine, la maison de prêt à porter masculin haut de gamme Ermenegildo Zegna et le groupe de cosmétique américain Estee Lauder avaient par exemple déclaré en fin d’année qu’ils comptaient miser sur les produits de luxe pour retrouver une certaine vigueur en 2013. Cette acquisition rapportée par le Wall Street Journal est, dans ce contexte, un élément positif pour Gap.