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Assemblée générale LVMH : Jonathan Anderson chez Dior hommes et stratégie 2025 axée sur la qualité

By Florence Julienne

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Bernard Arnault assemblée générale LVMH Credits: F. Julienne

Jonathan Anderson en poste pour la collection Dior hommes qui défilera en juin 2025, la qualité plutôt que la croissance à tout prix, la volonté de créer une zone de libre-échange avec les USA et le vote favorable au maintien de Bernard Arnault en poste jusqu’à l’âge de 85 ans : voici les quatre annonces fortes qui ressortent de l’assemblée générale du groupe de luxe LVMH, qui s’est tenue au Carrousel du Louvre, ce jeudi 17 avril 2025.

L’arrivée de Jonathan Anderson chez Dior Hommes a été annoncée, de manière cash, par Bernard Arnault lui-même, à l’occasion des questions posées en fin d’assemblée générale et avant les votes. De fait, nous n’en saurons pas plus à l’heure où nous publions.

La seule chose à noter est que parmi les ingrédients qui font le succès de LVMH, le PDG a mentionné « le choix des créateurs ». « Nous avons les meilleures marques et avons attiré les meilleurs créateurs au monde. Maria Grazia Chiuri est formidable » laissant imaginer que son départ ne serait pas à l’ordre du jour. Or, comment concevoir que Jonathan Anderson se contente de Dior Hommes ?

Les chiffres clés 2024 ont mobilisé la réunion : un chiffre d’affaires de 86 153 milliards d’euros (+1 % par rapport à 2023), soit une marge brute de 59 277 milliards, dix milliards de cash-flows disponibles (une augmentation de 29 % par rapport à 2023) et 5,5 milliards d’investissements. Une action chez LVMH coûte 485,60 euros, le montant d’un dividende brut par action, au titre de l’exercice 2024, est de treize euros.

Des résultats commentés comme suit par Cécile Cabanis, directrice financière adjointe : « avec 1 % de croissance organique, l’évolution des ventes reste stable. Néanmoins, il y a une baisse de profit et de marges sur les vins et spiritueux et des pertes sur DFS, heureusement compensés par Sephora. »

« Ne plus penser croissance et chiffre d’affaires, mais progression des gammes de produits », Bernard Arnault

Bernard Arnault a ensuite commenté point par point les résultats des maisons du groupe, mettant en avant le fait que la mode et la maroquinerie constituent 48 % des ventes. Le PDG a ensuite évoqué les perspectives de son groupe. « L’année 2025 a commencé de manière chahutée du fait de la situation géopolitique et économique, des droits de douane potentiels et de l’aggravation des crises ».

« La presse évoque la crise du marché du luxe et son ralentissement. Qu’en est-il exactement ? Aujourd’hui, deux phénomènes s’opposent : le développement du nombre de personnes capables d’acheter les produits de luxe, qui correspond à la hausse du niveau de vie à l’échelle internationale. Ce pouvoir d’attraction va se poursuivre et doit rester notre guide. Le deuxième phénomène nous est défavorable, il est lié à l’inflation. Sa conséquence est la hausse des taux d’intérêt. Il touche surtout une clientèle aspirationnelle. »

Et de citer en exemple Loro Piana : « plus les marques sont petites, plus elles s’adressent à une clientèle affluente et non aspirationnelle. Ainsi, Loro Piana affiche une forte croissance avec 95 % de clients affluents. »

À ce qu’il appelle « des évènements conjoncturels » et non « structurels », il a répondu : « Il faut éviter la banalisation du luxe. Nous avons la volonté que ce groupe reste le plus désirable possible, quitte à faire un peu moins de croissance. Nous allons poursuivre la maîtrise de la fabrication avec nos valeurs d’excellence. Si nous voulions faire de la croissance chez Louis Vuitton, il suffirait d’appuyer sur un bouton. »

Le sujet des taxes douanières abordé sous l’angle d’une zone de libre-échange et des plans de succession

Les États-Unis représentant 25 % des parts de marché, la menace des droits de douane a bien sûr fait l’actualité de cette assemblée générale. « Il faut essayer de régler la question des droits de douane en créant une zone de libre-échange avec le premier marché du monde, a martelé le PDG. Ce n’est pas facile, car l’Europe est dirigée par une bureaucratie qui pénalise nos secteurs d’activité. Si nous n’y parvenons pas, ce sera la faute de Bruxelles et nous devrons alors augmenter notre production pour les maisons Louis Vuitton et Tiffany qui possèdent des ateliers de production aux USA. »

Une prise de parole propre à rassurer les nombreux actionnaires présents et qui les a invités à voter un très large « oui » à la 28e résolution. Cette dernière avait pour objet la modification des statuts afin de fixer l’âge limite du président du conseil d’administration et du directeur général, en l’occurrence Bernard Arnault, à 85 ans. Applaudissement général.

« Des plans de succession existent, mais ils n'ont pas vocation à être révélés publiquement, a indiqué Stéphane Bianchi, directeur général adjoint du groupe. La société Agache, holding de la famille Arnault, a été transformée en 2022 en sociétés en commandite par actions afin de pérenniser le contrôle familial du groupe et la vision à long terme. »

La SCA distingue deux catégories d’associés : les commandités, souvent membres de la famille fondatrice, détiennent le pouvoir de gestion et de direction, avec une responsabilité indéfinie et solidaire Les commanditaires, investisseurs extérieurs ou membres élargis, qui apportent des fonds, mais n’ont aucun pouvoir de gestion et une responsabilité limitée à leur apport. En cela, la SCA est particulièrement adaptée pour pérenniser le contrôle familial d’un groupe, même en ouvrant le capital à des investisseurs extérieurs.

Aujourd’hui, ses cinq enfants (Delphine, Antoine, Alexandre, Frédéric et Jean) travaillent tous pour le groupe. Les quatre premiers siègent au conseil d'administration. Fin 2024, la famille Arnault possédait 49 % du capital de LVMH et 64,81 % des votes. Un fait qui se traduit par des votes très largement favorables à 29 résolutions aux terminologies tellement complexes qu'elles ont même fait rire l'homme d'affaires charismatique.

Bernard Arnault
LVMH