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Baromètre Ginetex 2024 : les Français, entre pragmatisme économique et conscience textile

By FashionUnited

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Cette image a été créée à l'aide de l'intelligence artificielle (un outil d'IA). Credits: FashionUnited

Dans un contexte marqué par l’inflation et une modification significative des comportements d’achat, le COFREET (Comité Français de l’Étiquetage pour l’Entretien des Textiles) dévoile les résultats français du baromètre européen Ginetex 2024, réalisé par Ipsos. À l’appui : un éclairage sur les habitudes d’entretien textile et les nouveaux arbitrages des consommateurs en matière d’habillement dans sept pays européens.

En France, presque sans surprise, prix, confort, composition et consignes d’entretien s’imposent comme des critères de choix majeurs, tandis que la seconde main s’installe durablement dans les pratiques, notamment chez les jeunes.

Seconde main : l’essor d’un réflexe générationnel

Avec 53 % des Français déclarant acheter des vêtements de seconde main au moins une fois tous les six mois, la tendance s’ancre dans le quotidien — au même niveau que la moyenne européenne, mais encore loin derrière les Britanniques (62 %).

Ce phénomène est largement porté par les 18-34 ans, avec des taux de pénétration de 70 % chez les 18-24 ans et 65 % chez les 25-34 ans. Une dynamique renforcée par la prolifération des plateformes de mode circulaire (Vinted, Vestiaire Collective, etc.), qui démocratisent ces usages.

Mais malgré cette montée en puissance, le neuf reste prédominant : 95 % des Français achètent encore des vêtements neufs au moins une fois par semestre. Une cohabitation entre consommation traditionnelle et pratiques responsables qui reflète des arbitrages dictés avant tout par l'économie.

Prix et rapport qualité-prix : le moteur des décisions

Face aux tensions inflationnistes, le prix reste le critère numéro un pour 64 % des Français lors de l’achat de vêtements — un chiffre supérieur à la moyenne européenne (62 %). Le rapport qualité-prix suit de près (61 %), bien au-dessus des 56 % observés sur le continent.

La qualité en tant que critère indépendant ne mobilise que 50 % des acheteurs français, contre 63 % au Royaume-Uni. Un signe que les consommateurs hexagonaux arbitrent en faveur de l’accessibilité immédiate, souvent au détriment de la durabilité.

Étiquettes d’entretien : repères clés dans l’acte d’achat

Dans un secteur de plus en plus sensible à la transparence produit, 82 % des Français consultent la composition textile sur les étiquettes — une proportion stable, comparable à l’Italie (86 %) et nettement supérieure à d'autres pays comme le Royaume-Uni (59 %).

Les consignes d’entretien constituent un autre repère crucial : 81 % des consommateurs les jugent importantes, 43 % les qualifiant même de « très importantes ». Les ajouts de mentions explicatives sont aussi plébiscités, en particulier pour les vêtements délicats.

Des pratiques d’entretien motivées par l’économie

Quand il s’agit d’entretien quotidien, les Français continuent à se référer massivement aux étiquettes :

  • 52 % les consultent dès le premier lavage,
  • Environ 2/3 suivent les consignes, principalement pour prolonger la durée de vie de leurs vêtements.

Mais si l’éco-gestuelle s’impose, les motivations sont plus économiques qu’écologiques :

  • 86 % dosent leur lessive correctement, mais plus de la moitié le font pour faire des économies,

  • 84 % lavent à basse température, dont 55 % pour réduire leur facture énergétique,

  • 65 % laissent sécher leurs vêtements à l’air libre, davantage pour économiser (42 %) que pour l’environnement (23 %).

Le digital, frein ou levier ?

Alors que certaines marques envisagent un transfert des consignes d’entretien vers le digital, 53 % des Français y voient un risque pour leur suivi quotidien du soin textile. Un chiffre qui souligne l’attachement au support physique comme point d’ancrage de l’information produit, dans un environnement où la pédagogie reste essentielle.

Le baromètre Ginetex 2024 met ainsi en lumière une consommation textile française guidée par des impératifs économiques, mais marquée par une montée en puissance de la conscience environnementale, en particulier chez les plus jeunes. L’étiquette, symbole tangible de cette évolution, s’impose comme un outil à ne pas négliger, tant pour accompagner les consommateurs que pour renforcer la transparence et la durabilité du secteur.

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