La rencontre de l'OIT et de la BGMEA pour renforcer la sécurité et les droits des travailleurs du prêt-à-porter
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Le 5 janvier 2025, une réunion majeure entre le directeur de pays de l'Organisation internationale du travail (OIT), Tuomo Poutiainen, et l'administrateur de la Bangladesh Garment Manufacturers and Exporters Association (BGMEA), Anwar Hossain, a eu lieu au complexe BGMEA. Cette rencontre a également réuni ANM Saifuddin, membre du comité de soutien de la BGMEA. La discussion a abordé plusieurs questions essentielles touchant le secteur du prêt-à-porter du Bangladesh, telles que la sécurité au travail, les droits des travailleurs, les réformes législatives du travail et la durabilité environnementale.
Le programme Better Work Bangladesh : améliorer la sécurité et les droits des travailleurs
Une grande partie de la conversation a porté sur le programme Better Work Bangladesh, une initiative en cours menée par l'OIT. Ce programme vise à améliorer les conditions de travail et à garantir la sécurité professionnelle des millions de travailleurs du secteur du prêt-à-porter au Bangladesh. Les discussions ont mis en évidence l'importance d'aligner les pratiques locales sur les normes internationales pour créer un environnement de travail plus sûr et plus équitable pour les travailleurs.
Les deux parties ont réaffirmé leur engagement à renforcer les mécanismes qui garantissent le respect des droits des travailleurs tout en promouvant la durabilité environnementale, rapporte Just Style. L'OIT et la BGMEA ont convenu que le secteur du prêt-à-porter doit continuer à s'adapter pour répondre aux exigences mondiales de production socialement responsable, notamment en trouvant un équilibre entre la croissance économique, les droits des travailleurs et la préservation de l'environnement.
Alignement avec les normes mondiales : la diligence raisonnable de l'UE et la durabilité des entreprises
La réunion a également abordé la future coopération entre l'OIT et la BGMEA en matière de gouvernance mondiale. L'un des points majeurs a été la Directive de diligence raisonnable en matière de durabilité des entreprises (CSDDD) de l'Union européenne, adoptée en avril 2024. Cette directive impose aux entreprises d'être responsables des droits humains et des normes environnementales tout au long de leurs chaînes d'approvisionnement, marquant ainsi un tournant majeur vers des chaînes d'approvisionnement mondiales plus responsables.
Poutiainen et Hossain ont discuté de la manière dont le secteur du prêt-à-porter du Bangladesh pourrait s'aligner sur ces nouvelles réglementations, note Just Style, en mettant l'accent sur l'importance de développer les capacités du secteur pour répondre aux attentes de l'UE. La mise en œuvre des pratiques de diligence raisonnable devrait permettre de prévenir les violations des droits de l’homme, l'exploitation du travail et les dommages environnementaux dans l'industrie du vêtement. Les deux parties ont exprimé leur volonté de préparer le secteur du prêt-à-porter du Bangladesh à se conformer à ces réglementations, ce qui pourrait avoir des répercussions majeures sur le commerce et les exportations.
Cette discussion intervient dans un contexte où l'Union européenne semble assouplir ses normes de diligence raisonnable en matière de responsabilité sociétale des entreprises (CSR), comme le montre l'article précédent. Bien que l'UE ait adopté la Directive sur la diligence raisonnable en matière de durabilité des entreprises en 2024, certains observateurs estiment que cette législation pourrait réduire l'ampleur des obligations pour les entreprises, notamment en matière de transparence et de responsabilité environnementale. Ce relâchement des normes européennes pourrait potentiellement influencer les efforts mondiaux pour des chaînes d'approvisionnement plus éthiques et durables, rendant d'autant plus crucial le dialogue continu entre l'OIT et la BGMEA pour maintenir des standards élevés dans l'industrie du prêt-à-porter du Bangladesh. Il est essentiel que des initiatives locales, comme celles menées par la BGMEA en collaboration avec l'OIT, poursuivent leur action pour des standards rigoureux en matière de droits des travailleurs, de sécurité au travail et de durabilité, afin de préserver les avancées réalisées ces dernières années.
Promouvoir le dialogue social et l'innovation technologique
Une autre question clé abordée lors de la réunion était l'amélioration du dialogue social et la promotion de relations industrielles harmonieuses dans le secteur du prêt-à-porter. Les représentants de la BGMEA ont encouragé l'OIT à soutenir des initiatives visant à améliorer le dialogue entre les travailleurs, les employeurs et les autres parties prenantes. Cela permettrait de combler les lacunes de compréhension et de promouvoir des relations de travail plus stables et productives dans le secteur, selon Just Style.
En outre, les discussions ont porté sur l'impact des avancées technologiques sur la main-d'œuvre. Une étude menée par la Bangladesh Labour Foundation (BLF) et des chercheurs de l'Université BRAC a révélé que l'intégration de la technologie dans le secteur du prêt-à-porter a conduit à une réduction significative des opportunités d'emploi, avec une baisse de 30,58 %. Ce changement met en évidence la nécessité de développer les compétences de la main-d'œuvre pour garantir que les travailleurs restent compétitifs dans un secteur de plus en plus automatisé. Les responsables de la BGMEA ont appelé l'OIT à soutenir les efforts visant à doter les travailleurs des compétences nécessaires pour réussir à l'ère numérique.
Renforcer les partenariats internationaux : coopération entre l'UE et le Bangladesh
En plus de discuter des réformes du travail, Hossain a rencontré plusieurs diplomates, dont Michael Miller, ambassadeur de l'UE au Bangladesh, pour discuter de l'avenir de l'industrie du vêtement au Bangladesh. Ces discussions ont mis en avant l'importance de la durabilité, des relations commerciales et du renforcement du partenariat UE-Bangladesh.
Les échanges ont souligné la nécessité d'améliorer les droits des travailleurs et les normes de bien-être dans le secteur du prêt-à-porter, et ont renforcé l'engagement du gouvernement du Bangladesh ainsi que des parties prenantes clés comme l'OIT à faire progresser la durabilité dans l'industrie. Les discussions ont également porté sur les possibilités de collaborations futures en matière de durabilité des entreprises, de réglementation de la diligence raisonnable de l'UE et de mise en conformité du secteur du prêt-à-porter du Bangladesh avec les nouvelles lois européennes.
Un chemin vers une production de vêtements durable et sûre
La réunion entre l'OIT et la BGMEA illustre les efforts continus pour créer une industrie du prêt-à-porter plus durable et éthique au Bangladesh. En se concentrant sur la sécurité au travail, les droits des travailleurs et la durabilité environnementale, les deux organisations travaillent ensemble pour construire un secteur du prêt-à-porter plus responsable et résilient. À mesure que les normes mondiales et les réglementations évoluent, le secteur du prêt-à-porter du Bangladesh doit rester agile et engagé à garantir que le bien-être des travailleurs et la responsabilité environnementale demeurent au cœur de ses activités. Grâce à une collaboration continue et à des investissements dans l'éducation et le développement des compétences technologiques, le secteur du prêt-à-porter du Bangladesh est bien positionné pour jouer un rôle de leader dans la transformation de la chaîne d'approvisionnement mondiale vers un avenir plus sûr, plus équitable et plus durable.
- Une réunion entre l'OIT et la BGMEA a eu lieu pour discuter de l'amélioration des conditions de travail, des droits des travailleurs et de la durabilité environnementale dans l'industrie du prêt-à-porter bangladaise.
- Les discussions ont porté sur le programme Better Work Bangladesh, l'alignement sur les normes mondiales, notamment la directive européenne sur la diligence raisonnable en matière de durabilité des entreprises, et l'impact des avancées technologiques sur l'emploi.
- Les deux organisations se sont engagées à renforcer la coopération pour une production de vêtements plus durable et éthique au Bangladesh, en se concentrant sur le dialogue social, le développement des compétences et la conformité aux réglementations internationales.