• Home
  • Actualite
  • Business
  • L’Union européenne valide l’Éco-score textile - quelles implications pour les entreprises ?

L’Union européenne valide l’Éco-score textile - quelles implications pour les entreprises ?

By Diane Vanderschelden

loading...

Scroll down to read more
Business
Credits: courtesy of Etiqueta Certa

Le 14 mai 2025, la Commission européenne a officiellement validé la méthodologie de l’Éco-score textile, également connue sous le nom de Product Environmental Footprint (PEF), pour les secteurs de l’habillement et de la chaussure. Ce système d’évaluation environnementale vise à mesurer de manière transparente l’impact écologique des vêtements tout au long de leur cycle de vie. Une décision qualifiée de « tournant réglementaire majeur » par les acteurs du secteur, notamment en France, où cette mesure pourrait entrer en vigueur dès cet été.

Un affichage environnemental harmonisé à l’échelle européenne

Le PEF repose sur une analyse approfondie du cycle de vie des produits, prenant en compte des critères tels que les émissions de gaz à effet de serre, la consommation d’eau, l’utilisation des ressources naturelles et les pollutions générées. Il s’inscrit dans la logique du Pacte vert pour l’Europe (Green Deal), qui entend rendre l’économie de l’Union européenne plus durable et résiliente.

Pour l’instant, l’Éco-score européen est réservé à un usage professionnel afin d’éviter toute mésinterprétation des données, précise FashionNetwork. À terme, l’objectif est d’aboutir à un affichage grand public harmonisé à l’échelle de l’Union.

La France en première ligne avec l’Écobalyse

En parallèle, la France a développé sa propre méthodologie baptisée « Écobalyse », qui devrait être déployée dans l’Hexagone dès l’été 2025. Cette initiative, validée par la Commission européenne le 16 mai, est saluée par la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher comme « un outil essentiel pour permettre aux consommateurs de connaître l’impact de leurs achats et aux producteurs responsables de se démarquer ».

Concrètement, l’Écobalyse attribue une note allant de zéro à l’infini, où un score plus élevé indique un impact environnemental plus fort. Par exemple, un jean de fast-fashion peut atteindre un score de 4 435, contre 1 125 pour un modèle équivalent produit localement par la marque française 1083. Un t-shirt en coton bio de chez Petit Bateau affiche un score de 443, contre 1 005 pour sa version en coton conventionnel.

Bonus-malus et obligations croissantes

Cet Éco-score s’ajoute à d'autres mesures envisagées par la loi anti fast-fashion, dont l’examen est prévu au Sénat le 10 juin. Cette loi prévoit notamment un système de bonus-malus fiscal qui pourrait s’appuyer sur les résultats de l’affichage environnemental.

Si l’Écobalyse reste, dans un premier temps, facultatif, le dispositif pourrait vite devenir incontournable. Deux mesures incitatives sont déjà en place : les entreprises qui communiquent sur l’empreinte carbone de leurs produits devront intégrer l’affichage environnemental textile, et les ONG ou la société civile pourront générer elles-mêmes des scores par défaut si les marques ne participent pas après un an. Comme l’a souligné Olivier Ducatillon, président de l'Union des industries textiles, au micro de France Inter : « On est plutôt satisfaits de la mise en place mais aussi que ce ne soit pas obligatoire. En ce moment, le business est compliqué pour tout le monde. »

Une réponse forte à l’ultra fast-fashion

L’Éco-score constitue également un outil stratégique pour contrer la montée en puissance de la fast-fashion, souvent produite dans des conditions environnementales et sociales moins exigeantes que celles en vigueur en France ou en Europe. Pour Agnès Pannier-Runacher, c’est « une réponse forte à l’ultra fast-fashion », mais aussi « un levier pour protéger les consommateurs, les emplois et les savoir-faire ».

La mise en place de l’affichage environnemental est ainsi perçue comme une double opportunité : pour les marques françaises, il s’agit de valoriser leur engagement, et pour les consommateurs, de faire des choix plus éclairés. Comme le résume Clear Fashion, entreprise engagée dans la transparence textile : « C’est une opportunité unique de transformation pour le secteur. »

Commission Européenne
Fast fashion
Mode durable
Score