• Home
  • Actualite
  • Business
  • Rencontre UE–États-Unis ce 4 juin à Paris : vers un compromis ou une escalade douanière ?

Rencontre UE–États-Unis ce 4 juin à Paris : vers un compromis ou une escalade douanière ?

By Diane Vanderschelden

loading...

Scroll down to read more
Business
Paris. Credits: Unsplash.

Ce mercredi à Paris, en marge du Conseil ministériel de l’OCDE, l’Union européenne et les États-Unis se retrouvent pour une rencontre décisive sur le dossier sensible des droits de douane. Et dont les enjeux dépassent ceux de l’acier. L’avenir des chaînes de valeur transatlantiques, du fret au textile, pourrait en dépendre.

Objectif : éviter une guerre commerciale

Le but affiché des discussions entre le commissaire européen au Commerce, Maroš Šefčovič, et le représentant américain Jamieson Greer, est sans équivoque : désamorcer les tensions commerciales générées par une série de surtaxes américaines. Selon Reuters, la Commission européenne souhaite « faire valoir [son] point de vue avec force cette semaine, autant sur l’aspect technique que sur l’aspect politique ». L’Union espère obtenir une réduction, voire une suppression, des droits de douane américains sur plusieurs catégories de biens industriels. Elle défend depuis plusieurs mois une proposition d’accord dit "zéro pour zéro", visant à éliminer les droits sur les produits industriels des deux côtés de l’Atlantique.

Contexte : l’effet Trump 2.0

Depuis la réélection de Donald Trump, la politique commerciale des États-Unis s’est brutalement durcie. En mars 2025, les droits de douane sur l’acier et l’aluminium européens ont été portés à 25 %, avec une hausse à 50 % attendue cette semaine, selon la même source. D’autres surtaxes ont été imposées, 25 % sur les automobiles et 20 % sur l’ensemble des autres produits européens.

Si certaines de ces mesures ont été suspendues jusqu’au 9 juillet, l’incertitude demeure. Dans l’intervalle, les coûts de fret, les circuits logistiques et les filières industrielles — en particulier dans les secteurs du textile, de la mode ou encore des biens intermédiaires — sont directement exposés à un effet domino.

L’Union européenne entre fermeté et volonté de compromis

Selon une déclaration officielle citée par Reuters, Bruxelles entend « faire valoir [son] point de vue avec force cette semaine, autant sur l’aspect technique que sur l’aspect politique ». Elle affirme vouloir éviter l’escalade. « Nous ne voulons pas emprunter la voie des taxes. Plutôt que de les voir augmenter, nous voulons qu'elles baissent ou soient supprimées là où c'est possible », a rappelé le porte-parole de la Commission.

Mais l’Union ne se prive pas de moyens de pression, elle se réserve la possibilité d’activer des contre-mesures dès le 14 juillet, date symbolique choisie comme ligne rouge. Ces mesures pourraient cibler des produits stratégiques venus des États-Unis, affectant potentiellement les filières textiles, cosmétiques, ou équipements industriels utilisés dans la confection.

Une pression logistique supplémentaire sur la filière

À court terme, ce dossier met à l’épreuve la résilience de la chaîne de valeur UE–États-Unis. À plus long terme, il interroge l’avenir des flux industriels, logistiques et commerciaux dans un monde multipolaire. Car au-delà des droits de douane eux-mêmes, c’est la prévisibilité logistique qui est en jeu. Une montée des tensions entraînerait un durcissement des formalités douanières, des retards portuaires, et un renchérissement du coût des cargaisons. Or, le fret maritime est l’épine dorsale du commerce textile international.

Dans un contexte où les marques cherchent à raccourcir leurs circuits, optimiser leur empreinte carbone et garantir leurs délais, chaque incertitude réglementaire pèse lourd.

Les dates à surveiller

  • 4 juin : réunion à Paris, dernière chance de négociation bilatérale avant le début d’une nouvelle phase de confrontation.

  • 9 juillet : fin de la suspension des dernières surtaxes américaines ; elles pourraient redevenir actives si aucun compromis n’est trouvé.

  • 14 juillet : date limite pour l’activation de contre-mesures européennes. Si ce cap est franchi, l’ensemble de la chaîne d’import-export textile pourrait être affectée, des fournisseurs de matières premières aux marques opérant en boutique ou en e-commerce.

Donald Trump
Droits de douane
Paris