Benjamin Benmoyal : un partenariat avec Nona Source sur les fils dormants, une levée d'un million d’euros et un rebranding

Benjamin Benmoyal s’associe à Nona Source, a levé un million d’euros et signe un rebranding de sa marque, entre héritage culturel et mode contemporaine, révélé à l’occasion de Paris Fashion Week printemps-été 2026.

Benjamin Benmoyal s’est fait connaître à la sortie de la Central Saint Martins en créant ses propres textiles à partir de bandes de vieilles cassettes audio, pour sa première collection automne-hiver 2020/2021.

Depuis, la création de nouveaux textiles à partir de fils dormants fait partie de son processus créatif. Outre la vertu circulaire, Benjamin Benmoyal y voit un intérêt financier : « cela permet de payer 70 à 80 % moins cher les prix des fils, confie Benjamin Benmoyal à FashionUnited, lors de la présentation de sa collection printemps-été 2026 sur le showroom Run (WSN). Ce qui coûte cher, ce n'est pas le tissage, c'est la fibre. Donc, si on arrive à négocier la matière première de départ, le coût de production est moindre ».

En créant ses propres matières à partir de fils dormants, Benmoyal fait une économie de 70 % sur le prix du tissu

Benjamin Benmoyal fait tisser en France, près de Saint-Étienne, et obtient ainsi des tissus à dix/quinze euros du mètre. Les fils sont sourcés auprès de différents filateurs internationaux. « On peut penser que c'est deux, trois kilos, mais non, des fois, on parle d'une demi-tonne de fils », remarque le créateur.

Sa dernière actualité porte sur un nouveau partenariat avec Nona Source (LVMH). Installés à La Caserne, les deux acteurs de l’économie circulaire se sont rapprochés pour créer des tissus avec les fils dormants appartenant à la plateforme. De fait, outre le développement de sa marque éponyme, Benjamin va se lancer dans la création de tissus, via sa société Benjamin Benmoyal SAS.

Benmoyal a levé un million d’euros pour concevoir de nouveaux tissus à partir de fils dormants

Fort d’une stratégie novatrice, le créateur et chef d’entreprise a levé un million d’euros auprès d’investisseurs (noms non communiqués). Cette nouvelle donne économique lui permet d’opérer un rebranding de sa marque avec la rédactrice mode Gabriella Norberg. Sa nouvelle silhouette printemps-été 2026 se résume en une phrase : une jeune fille d'une vingtaine d'années qui pioche des vêtements dans le dressing de sa grand-mère et les mixe avec son propre vestiaire. C'est ce twist qui confère à la collection PE26 sa modernité.

Ainsi traduit-il son goût pour les vestiges de grands-mères avec des imprimés floraux qui évoquent les papiers peints anciens, des dentelles et des détails crochetés à la main. Il les mixe avec des tracksuits (survêtement), du denim (pour le côté street wear) et, bien sûr, des tweeds fabriqués avec des stocks dormants de fils. Cette dualité a pris vie à l’occasion de sa présentation à Paris Fashion Week Paris, sur Run, à travers une scénographie mêlant cadres anciens et mannequins.

Cette saison marque également le lancement de la boutique en ligne officielle.