Défilé IFM Paris : Xavier  Romatet explique les priorités pédagogiques de l’école de mode

Seule école à figurer dans le calendrier de Paris Fashion Week, l’Institut Français de la Mode a ouvert la saison printemps-été 2026 avec le défilé de trente étudiants bachelors of Art in Fashion Design (bac + 3) sur les 70 inscrits. À cette occasion, FashionUnited a demandé à Xavier Romatet, directeur de l’école, quelles étaient les priorités pédagogiques de l’IFM.

Quelles sont les priorités de l’enseignement pédagogique de l’IFM ?

Lorsque les étudiants arrivent, la première chose que nous leur disons est que la créativité n’est pas une feuille blanche à partir de laquelle ils vont faire n’importe quoi. C’est exactement le contraire. La créativité consiste à adopter un cadre qui se fixe, tout d’abord, par une maîtrise de la technique.

Dans le cadre du bachelor, les étudiants passent un tiers de leur temps à dompter la technique : montage, moulage, modélisme, etc. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, ce ne sont pas des contraintes, mais des ouvertures. Maîtriser la technique, c’est être d’autant plus fort en créativité.

La deuxième chose que nous leur enseignons est que la créativité démarre sur une idée forte et simple. Beaucoup de jeunes partent d’une idée et la déclinent ensuite. Il faut faire exactement le contraire. Une idée se purifie, il faut aller au bout, au plus proche possible du cœur de l’idée. Et non pas, lorsqu’on a un début de quelque chose, se dire « je vais la décliner de telles ou telles façons ». Dans le mot déclinaison, il y a déclin.

Comment se traduit le passage d’une idée à la création d’un vêtement ?

Nous leur faisons faire des exercices créatifs contraints. Par exemple, le premier exercice est de partir d’une silhouette et de transformer le corps. La somme de l’expérimentation de la technique et des contraintes leur offre un champ créatif plus large. C’est un peu contre intuitif par rapport à ce que l’on pourrait imaginer. La créativité est une construction.