Défilé Modart International : quand la mode étudiante devient miroir de la société
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Le défilé Modart International a salué le travail des étudiants de troisième année de Bachelor Stylisme-Modélisme et celui des étudiants ayant intégré l’école directement en dernière année. Pour introduire le show, Marie Cherifi, directrice de l’école, a lu un texte qui donne le ton d’une pédagogie basée sur le lien existant entre la mode et les humeurs sociétales.
« Chaque année, nos ateliers se transforment en véritables laboratoires d’émotion, d’audace et de réflexion. Cette promotion offre à nouveau une résonance profonde avec les enjeux du monde qui l’entoure, a déclaré Marie Cherifi pour annoncer le défilé. Les collections parlent du deuil, de l’anxiété contemporaine, du combat pour les libertés, de la mémoire des corps et des cœurs. Elles osent aussi aborder la question brûlante de l’identité, de l’appartenance, du rapport au vivant et à l’environnement. »
Ce faisant, la directrice a offert une dimension sociétale à sa pédagogie. Face aux bouleversements climatiques, à l’uniformisation des cultures et à l’accélération numérique, ses étudiants optent pour « la lenteur du geste, la précision du patron, la noblesse de la matière ».
À travers 132 silhouettes, les 34 étudiants de Modart International inventent les futurs possibles. Ils expérimentent, croisent les époques, les codes et les récits pour dessiner un vestiaire du monde à la fois moderne, poétique et particulièrement engagé.
Le défilé des étudiants de Modart International aborde les questions liées à l’identité, la vie en ville, la nature, la maladie et la liberté
À la suite du défilé, les prix accordés par le jury récompensent cette volonté de conjuguer les expressions vestimentaires avec les humeurs et tourments de la société moderne. Gabin Le Roch rend hommage aux hommes, femmes et minorités de genres qui affrontent un monde souvent emprisonné dans des normes masculines et machistes.
Maedeh Mehdipoor exprime sa vision de la ville de Paris. Jade Troles traduit le contraste entre la frénésie de la ville et la douceur de la nature. Bleuenn Sebillotte est le coup de cœur du jury : sa collection est un travail introspectif inspiré de ses propres expériences avec une pathologie auto-immune.
Taina Dos Santos Beda mène une réflexion sur la construction de l’identité. Inspirée par la force des femmes latino-américaines, sa collection déconstruit les uniformes militaires traditionnels pour réinventer ces symboles masculins.
À travers des tenues métamorphoses, Romane Lesseure interroge le pouvoir du vêtement comme révélateur d’identité et d'affirmation de soi. Théo Vilaca plaide pour la liberté vestimentaire des femmes, sans jugements de valeur. Enfin, Tatiana Fleurance explore les méandres de l’identité féminine et son désir d’indépendance.