L’IFM ouvre le bal de la fashion week Paris et donne le ton
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Dimension internationale, recycling/upcycling, communauté queer, la fashion week de Paris a été inaugurée ce lundi 3 mars 2025 avec le défilé de l’Institut Français de la Mode (IFM). Il donne le ton d’une fashion week qui tranche avec le contexte géopolitique actuel.
Il n’y a qu’à regarder la liste des noms des 26 étudiants du Master in Fashion Design et Knitwear Design 2025 (18 mois de formation, six mois de stage en entreprise) qui présentaient chacun six tenues pour comprendre que l’IFM est un incubateur de jeunes créateurs venus de cultures et pays différents. Au hasard : Reece ZhouYi Liang, Andu Yeonju Jang, Sofia Castellon, Sara Jamshidilarijani, etc.
L’accueil de ces différentes nationalités est en partie ce qui fait la différence entre la Fashion Week parisienne et la conjoncture internationale. À travers cet événement fédérateur, il ne peut exister de sectarisme ou de rejet. Au contraire, ce sont les différences de cultures qui font sa richesse.
Une nouvelle génération mode créative, écoresponsable et inclusive
L’autre fait marquant du défilé de l'IFM est la dimension recycling/upcycling des collections. Cette génération émergente n’hésite pas à concevoir des looks extrêmes. Mais il est vrai que c’est aussi la force d’une école de ne pas avoir à rendre de comptes commerciaux et juste à faire preuve d'imagination.
La créativité s’exprime à travers des vêtements largement dictés par une conscience écoresponsable : rebus optimisés, matières réinventées et un travail de mailles, plus technique, assez impressionnant. D’ailleurs, le comité d’accueil, à l’entrée de l’IFM, organisé par Peta France pour dire « Stop à la fourrure » donnait le ton de cette génération pro vegan, voire antispéciste.
Enfin, et pas des moindres, la communauté queer était représentée, notamment à travers le dernier passage (Michael Zhang, « Dreams of the Pink Chamber »), ce qui n’est pas anodin aux vues de ce qu’il se passe aux États-Unis. On pourrait néanmoins s’interroger sur l’absence d’inclusivité sur les normes physiques.
Ce défilé inscrit donc l’esprit de la FW Paris, telle qu’on la connaît. Reste à savoir si les marques de prêt-à-porter qui vont défiler, et qui sont, elles, directement confrontées au contexte sociopolitique international – protectionnisme commercial (25 % de frais de douane pour vendre aux USA), boycott, menace de guerre, etc. – vont pouvoir faire preuve de toute leur créativité ou, au contraire, la jouer low profile. Réponse dans dix jours.