Paris Fashion Week SS24 : Anerealage s’illustre avec une technologie lumineuse

Pour sa collection printemps été 2024, s'appuyant sur des tissus spéciaux qui changent de couleurs grâce à la photochromie, le créateur japonais, Kunihiko Morinaga, d’Anerealage envoie le message d'une mode futuriste, ce qui est précisément le propre d'une démarche créative.

C’est sur une réinterprétation du baroque « Air sur la corde de sol » de Jean-Sébastien Bach que le défilé de la collection printemps été 2024 d’Anrealage, organisé au Yoyo (Palais de Tokyo), pendant la Fashion Week Paris, débute. Une mannequin avance dans la pénombre, vêtue d’un body et d’un pantalon blanc, surplombés d’un body et d’une jupe en plastique transparents, en volume, comme du papier bulle géant, et nervuré de couleurs jaune, orange et bleu.

Sous l'effet d'un rayonnement ultraviolet, la silhouette s’illumine : le body, fabriqué dans un coton labellisé Fairtrade et développé avec Toyota Tsusho Inc., s’orne de logos AZ miniatures, telles les cellules chromatophores des caméléons ; le PVC adopte les couleurs des nervures. Cet effet spectaculaire est le fruit d’une technologie photochromique, nommée Anvisual, brevetée par la marque nippone.

Une succession de looks multicolores d’un âge irréel (pour Anrealage)

Les connaisseurs reconnaîtront une technique déjà présentée la saison dernière, sauf que cette fois, dixit le communiqué, Kunihiko Morinaga aurait développé un PVC photochromique exclusif, respectueux de l'environnement, fabriqué à partir de plastifiants de nouvelle génération, sans phtalates (substances chimiques utilisées dans les plastiques pour les assouplir et augmenter leur flexibilité) et sans danger pour la santé.

Intellectuellement, Kunihiko Morinaga s’appuie sur le concept d’Umwelt qui veut que bien que partageant le même environnement, des organismes peuvent néanmoins avoir l'expérience de différents « mondes propres ». Au-delà de la prouesse technologique, ce défilé s’apparente donc à une ode au droit à être différents. « Un univers qui incarne la parabole philosophique de l'« Existence » et de l'« Inexistence » qui coexistent en toute chose ».