Peaux exotiques : PETA traite François-Henri Pinault de « Pinaucchio » pour promesse non tenue

Retour sur l’assemblée générale de Kering du 24 avril 2024 pendant laquelle l’organisation de défense des animaux, PETA, a (mal)traité François-Henri Pinault, PDG du groupe de luxe Kering, l'accusant de mensonges en l’affublant du sobriquet « Pinaucchio ». Mise en cause : le non-respect de ses engagements vis-à-vis de l’association de protection animale Peta.

Le motif de la discorde porte sur l’utilisation des peaux exotiques. En effet, si Kering a annoncé, dès septembre 2021, que plus aucune de ses maisons n’utiliserait de fourrure animale, sa posture vis-à-vis des peaux exotiques est plus mitigée et les maisons appartenant au groupe continuent d’en utiliser.

Or, PETA s’attaque à la façon dont sont (mal)traités et tués les crocodiles, pythons ou lézards. Ce, pour utiliser leur peau et en faire des accessoires de mode. Anissa Putois, porte-parole de PETA France, affirme à FashionUnited que lors de l’AG 2024, François-Henri Pinault « avait fait la promesse d’emmener un représentant de Peta visiter l’une des fermes qui fournissent Kering ». Promesse non tenue selon elle, malgré de nombreuses relances.

Résultat : un an plus tard, PETA muscle le ton. Alors que les actionnaires se rendent à l’AG, devant les locaux de Kering, des activistes habillés en noir (couleur du deuil) brandissent une pancarte le représentant avec un long nez titrée « Pinaucchio », allusion directe au personnage de Pinocchio, dont le nez s’allonge à chaque fois qu’il ment.

"Des serpents frappés à la tête avec des marteaux, empalés sur des crochets alors qu’ils bougent encore"

À l’intérieur, au moment des questions, James Fraser, actionnaire et activiste au sein de PETA USA, interpelle le dirigeant : « Lors de l’assemblée de l’an dernier, j’ai montré des images filmées par PETA Asie de la maltraitance atroce infligée aux pythons dans les élevages fournissant la tannerie Caravel, qui appartient à Kering. Les employés y frappaient les serpents à la tête avec des marteaux, les empalaient sur des crochets, les remplissaient d’eau alors qu’ils continuaient de bouger et les écorchaient. PETA Asie avait précédemment rendu compte d’animaux sauvages décapités et démembrés dans la chaîne d’approvisionnement de Kering. »

« Vous avez répondu : « Soyez convaincus qu’on est prêt à collaborer pour mettre fin à ce genre de pratiques. » Cela ne s’est malheureusement pas avéré vrai. Devant vos actionnaires, vous agissez comme si vous n’aviez rien à cacher. Nous méritons que vous fassiez preuve d’honnêteté. »

La séquence, dont l’audio est retranscrit pendant le live de l’AG, est alors privée d’images. Elle est interrompue par le service d’ordre, quand deux autres militants, qui ont pu s’introduire dans la salle, brandissent des pancartes sur lesquelles est écrit un message on ne peut plus clair tant qu'on n’intègrera pas le fait que les animaux sont des êtres sentients, capables de ressentir des émotions et des sensations subjectives: « Kering : STOP aux peaux exotiques ».