Olivier Rousteing (Balmain) lance un appel à la bienveillance sur les réseaux sociaux
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Sur Instagram, Olivier Rousteing, directeur artistique de la marque de luxe Balmain, envoie un message à ses 9,8 millions de followers pour dénoncer le bad buzz et le bashing sur les réseaux sociaux.
Dans la série « les créateurs se servent des réseaux sociaux pour les dénoncer », après Glenn Martens qui s’exprimait sur l’emprise des réseaux sociaux sur la mode, c’est au tour d’Olivier Rousteing, DA de Balmain (propriété du fonds d’investissement qatari Mayhoola for Investments) de se confier sur ce réseau.
« Je me souviens de mes débuts en 2012 — tout tournait autour de la liberté d’expression. À l’époque, j’avais vraiment peur que la mode ne devienne qu’un ensemble de clichés, sans laisser de place aux individus pour exprimer qui ils sont vraiment et partager leur vision authentique. Je me battais pour cette liberté de parole », déclare Olivier Rousteing sur Instagram.
Pour mémoire, Olivier Rousteing, directeur artistique de Balmain depuis 2011, a largement construit et amplifié sa notoriété grâce aux réseaux sociaux, utilisant Instagram comme une vitrine personnelle et professionnelle, partageant les coulisses de ses créations, mais aussi sa vie privée. Cette stratégie a permis à Balmain de rajeunir son image auprès des millennials et de la Gen Z.
Sauf qu’aujourd’hui, cette fameuse « liberté de parole » est devenue le lieu de commentaires parfois cinglants, voire injurieux. Et c’est précisément le signal qu’envoie Olivier Rousteing : « on assiste à la montée de ce que j’appellerais une liberté de la haine – des personnes qui utilisent hashtags et critiques pour démolir les autres avant même qu’ils aient eu la chance de s’exprimer pleinement ».
Les réseaux sociaux, une liberté de parole à double tranchant
Par « les autres », il désigne la nouvelle génération de créateurs qui a besoin de temps : « Peu importe les hashtags ou les critiques derrière les écrans, assurons-nous de donner aux gens le temps, l’émotion et le soutien nécessaires pour partager qui ils sont. La beauté de la mode réside dans cet espace et ce temps accordés à la croissance ».
En réalité, il parle aussi de lui, ayant été lui-même victime d’attaques racistes et homophobes, de critiques sur son âge et sa légitimité, mais aussi de jugements sur l’utilisation de son image à des fins marketing.
« Olivier Rousteing passe plus de temps à faire des selfies qu’à créer des vêtements pour Balmain », pouvait-on lire, en 2015, dans un commentaire relayé par le New Yorker. Ce à quoi le créateur avait répondu « I love my haters » (j'adore ceux qui me détestent).
Ce n'est visiblement plus le cas. Olivier Rousteing prône désormais un message d’amour : « nous devons laisser l’amour parler plus fort que la haine […] nous devons construire ensemble un monde meilleur où liberté, passion et amour façonnent l’avenir, plutôt que la haine et les jugements à courte vue ».
Vaste programme, comme avait dit De Gaulle en voyant écrit sur un mur « Mort aux cons ». À noter que ce post ne permet aucun commentaire.