Le Bon Marché (LVMH) face à la question du bien-être au travail
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Un article à charge, rédigé par Khedidja Zerouali, publié par Médiapart, titré « LVMH : au Bon Marché, de bien mauvaises conditions de travail », témoigne d’un management qui interpelle.
Dans cette enquête, des salariés du Bon Marché, propriété du groupe de luxe LVMH, dénoncent une gestion brutale et une mise en concurrence permanente. Ils décrivent des réunions matinales destinées à comparer leurs performances. Le but ? mettre la pression sur les résultats de vente, estimés insatisfaisants par la direction.
Une direction assumée par Patrice Wagner, PDG du grand magasin de la Rive Gauche, qui assure désormais une gouvernance unique entre Le Bon Marché et la Samaritaine. « À l’arrivée de Patrice Wagner comme PDG en 2010, tout a changé, se souvient une ex-employée. L’humain ne comptait plus. Ce qui comptait, c’était de faire du chiffre ».
L’article mentionne des problèmes de santé et de nombreux recours à l’infirmerie : en mars 2025, 224 salariés ont été reçus, dont 51 pour risques psychosociaux, sur environ 1 500 salariés.
Des systèmes de commissions sur les ventes de plus en plus drastiques
Les TVT (Très bon Tickets) sont un dispositif mis en place par la société Le Bon Marché-Aristide Boucicaut, en 2021. Ils permettent aux salariés ayant effectué des ventes de montants supérieurs à certains seuils prédéterminés, d'obtenir des primes, pouvant atteindre un montant maximal de 330 euros.
« À cause de ce système, j’ai vu des collègues se disputer, prêts à se battre physiquement », explique une vendeuse à Mediapart. Selon des chiffres recueillis, en 2024, 278 249 euros de « TBT » ont été accordés à 373 vendeurs et vendeuses.
En mars 2024, un système complémentaire est introduit, « Ambition 180 ». Il consiste à booster les performances des rayons masculins et à ajouter de nouvelles primes, individuelles et collectives. Il fonctionne sur trois paliers : 100, 200 et 400 euros. Des objectifs variables chaque mois, très difficiles à atteindre selon les témoignages.
« Le lancement de ce projet a été le début d’une chute interminable. Il pouvait [nous] arriver parfois d’être comparées à d’autres conseillers de vente, comme si nous étions en compétition », relate Anna. Depuis juillet 2025, « Ambition 180 » ne fait plus partie de la politique managériale.
Harcèlements, isolement, dénigrement public, violences verbales et physiques, sexisme, les accusations fusent et alertent le CSE (Comité Social et Économique) instance représentative du personnel. En avril 2025, une enquête interne est ouverte. Elle n’a, pour l’instant, pas abouti.
Médiapart s’en mêle et confie l’affaire à Khedidja Zerouali, spécialisée dans les enquêtes sur le monde du travail. Début juillet 2025, elle a également révélé que la Samaritaine, propriété de LVMH, avait comparu devant le CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés) pour avoir installé, en 2023, des caméras camouflées en détecteurs de fumée dans son sous-sol.
Qu’en est-il vraiment de la politique managériale du Bon Marché, grand magasin qui fait la fierté de la Rive Gauche ? Une fois cet article relayé, dont les informations n'ont pas été vérifiées par notre rédaction, un nouvel éclairage sur les conditions de travail est ici proposé à la direction du Bon Marché. Ou au groupe LVMH, vitrine de l'excellence sur le plan RSE, que FashionUnited a maintes fois mise en exergue.