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Les fédérations françaises de la mode vent debout contre l’implantation de Shein au BHV Marais et aux Galeries Lafayette

By Florence Julienne

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BHV Marais Credits: Crédit : CELC x BHV MARAIS

La Fédération Française du Prêt à Porter Féminin (FFPAPF), présidé par Yann Rivoallan, la Fédération Nationale de l’Habillement (FNH), présidé par Pierre Talamon, et Mode in Sud, présidé par Jocelyn Meire, s’opposent fermement à l’arrivée de Shein au BHV Marais et aux Galeries Lafayette.

Le premier à dégainer a été Yann Rivoallan (FFPAPF). « C’est un manque de respect pour la clientèle fidèle d’enseignes aussi historiques que le BHV et les Galeries Lafayette. En ouvrant leurs portes à l’ultra fast fashion, ces grands magasins tournent le dos à leur rôle patrimonial et culturel, tout en fragilisant l’image de la mode française », écrit-il dans son communiqué.

Ce communiqué qualifie Frédéric Merlin, président du groupe SGM, « d’énergumène qui se vante d’être multimillionnaire à la Terre entière, tout en crachant sur la France ». Il accuse les propriétaires du BHV (SGM) de devoir des millions d’euros aux marques françaises en impayés.

Quand des marques françaises se retirent du BHV

Interviewé par FashionUnited à ce sujet, il déclare : « le patron du BHV doit plus de six millions à des marques françaises. Des griffes comme Tara Jarmon ou Zapa sont parties du BHV, car elles ne sont pas payées et ce ne sont pas les seules. Avec cette annonce, d’autres vont évidemment s'en aller. Leur inquiétude est que le BHV, qui leur doit des milliers, voire des millions d’euros, ne les rembourse pas. D’un côté, il ne les paye pas. De l’autre, ils les assassinent en faisant entrer Shein. C’est le même genre de malversations que le patron de Pimkie. »

Pierre Talamon (FNH, 33 000 boutiques de mode indépendantes en France) déplore également le choix de SGM. « Des enseignes qui ont longtemps contribué au rayonnement et à la créativité de la France préfèrent aujourd’hui s’associer à ce qu’il y a de plus contestable et de pire dans notre secteur, écrit-il sur Linkedin.

Jusqu’où faut-il accepter le libéralisme ?

« Alors que leur rôle devrait être de soutenir la diversité, l’innovation et la responsabilité, ces grands magasins optent pour un modèle qui tire l’ensemble du marché vers le bas et fragilise l’image même des enseignes emblématiques françaises » ajoute Pierre Talamon. Il invite le BHV Marais, les Galeries Lafayette concernées, ainsi que l’ensemble des acteurs du commerce, à repenser leurs modèles.

Pour Mode in Sud, syndicat des entreprises de mode de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, cette annonce est anachronique « dans un contexte où le projet de loi dit "anti fast fashion", adopté en juin au Sénat, est étudié actuellement par la Commission européenne ». Et d’ajouter que « d’après les échos que nous avons, le texte initial serait en mauvaise posture ».

« Shein réagit aux contraintes que la loi, qui n’est pas encore en vigueur, pourrait un jour lui imposer. L’urgence est décidément à la prise en compte de la globalité du risque que représente cet acteur nocif en France, mais aussi au niveau européen – et de ceux qui agissent de la même manière – afin de les contrer une bonne fois pour toutes ! », écrit Jocelyn Meire dans son communiqué.

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