Les commerces de luxe se portent bien : plus d’ouvertures et des loyers en hausse

Le dernier rapport Savills Global Luxury Retail 2025 montre que le commerce de détail de luxe mondial continue de résister aux défis économiques, les marchés principaux enregistrant une forte croissance des loyers en 2024. Dans plus de 75 % des 21 régions étudiées, les loyers les plus élevés ont augmenté ou sont restés stables d’une année à l’autre.

Après un ralentissement du nombre d’ouvertures de magasins en 2023, cette tendance s’est inversée l’année dernière. 12% de nouveaux magasins supplémentaires ont ouvert dans le monde. En 2024, la Chine est restée le principal moteur, représentant 40 % de toutes les nouvelles ouvertures dans le monde, bien que ce pourcentage ait diminué par rapport aux 41 % de 2023.

La région Asie affiche la plus forte croissance

La région qui a connu la plus forte croissance en termes de nombre de magasins est la région Asie-Pacifique hors Chine. La région a représenté 24 % de toutes les nouvelles ouvertures dans le monde, dépassant ainsi l’Amérique du Nord et l’Europe. Hors Chine, le Japon est resté le premier marché pour les nouvelles ouvertures dans la région.

Comme prévu pour 2024, le retour du tourisme international a permis aux villes « alpha » mondiales et aux petites destinations de retrouver de l’importance. Le recentrage sur les villes « alpha » mondiales (zones économiques stratégiques, NDLR), est également étayé par la plus grande concentration de particuliers fortunés sur ces marchés. Leurs dépenses se sont avérées plus résistantes face au ralentissement actuel, ce qui se reflète dans les solides performances d’un certain nombre de marques de très grand luxe telles que Chanel et Hermès.

Anthony Selwyn, co-directeur global retail chez Savills déclare dans un communiqué que : « Les marques de luxe adoptent clairement une perspective de marché stratégique à plus long terme et adaptent leurs portefeuilles afin de se rapprocher de leurs clients. Immédiatement après la pandémie, lorsque le tourisme international a diminué, nous avons constaté que les marques se concentraient de plus en plus sur les marchés intérieurs importants, riches et relativement mal desservis. Bien que cette tendance se poursuive, nous assisterons également à une concurrence accrue sur nos marchés principaux pour les produits de luxe, la qualité des bâtiments et l’emplacement étant de la plus haute importance. En conséquence, la pression à la hausse sur les loyers les plus élevés sur ces marchés se maintiendra, bien qu’avec une dynamique de croissance plus lente et une disponibilité de surfaces de plus en plus limitée. »

Les villes « alpha » mondiales de la région Asie-Pacifique – Shanghai, Pékin et Tokyo – ont occupé les trois premières places en 2024 pour les ouvertures de magasins. Toutes les trois ont enregistré une augmentation des ouvertures par rapport à 2023, tout comme deux autres villes « alpha » mondiales de la région, Hong Kong (neuvième place) et Singapour (cinquième place).

Londres a les loyers les plus élevés d’Europe

Le quartier de Tsim Sha Tsui à Hong Kong a conservé sa première place en tant que destination de luxe la plus importante. Malgré la pression à la baisse sur les loyers les plus élevés, les loyers des propriétés de luxe se sont élevés à 17 132 euros par mètre carré par an en 2024. Madison Avenue à New York et Bond Street à Londres ont grimpé dans le classement pour atteindre les deuxième et troisième places, après avoir occupé respectivement les cinquième et quatrième places l’année précédente. Ainsi, Bond Street à Londres, avec 15 333 euros par mètre carré, affiche désormais le loyer indicatif le plus élevé d’Europe, dépassant ainsi la Via Monte Napoleone à Milan (Italie), où le mètre carré est estimé à 15 000 euros, qui occupait la première place en 2023. Tokyo se classe cinquième avec des loyers à Ginza estimé à 13 406 euros par mètre carré. Singapour s’est classée 19e avec des loyers à 1 725 euros par mètre carré.

Marie Hickey, directrice, commercial Research chez Savills, ajoute que : « La stabilisation de l’évolution du marché du luxe, qui a commencé à se dessiner fin 2024, continuera de se consolider au cours de cette année. La faible confiance des consommateurs aux États-Unis et en Chine pèsera toutefois sur la croissance et façonnera les investissements immobiliers, l’accent restant mis à court terme sur les meilleures opportunités. »

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