Formation aux métiers d’artisan d’art : Les Deux Mains du Luxe façonnent les demains du luxe
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La cinquième édition du salon Les Deux Mains du Luxe, organisé par le Comité Colbert, se tient jusqu’au dimanche 5 octobre 2025 au Grand Palais (Paris 8ᵉ). Il réunit 32 marques de luxe, vingt écoles, associations et acteurs de la formation, dont Savoir pour Faire, plateforme dédiée à la valorisation des métiers du secteur. L’animation comprend des workshops, des ateliers de démonstration et des conférences.
La scénographie, inspirée des quartiers d'une ville au Moyen Âge, sectorise les activités représentées : la mode, le travail du cuir, les parfums et cosmétiques (inédit), la joaillerie, l'horlogerie, l’hôtellerie/arts de la table et la décoration.
Cette première au Grand Palais réunit les propres ateliers de 32 maisons de luxe, parmi lesquels celles du groupe LVMH (Dior, parfums Christian Dior, Guerlain, Louis Vuitton, Celine, Maison Francis Kurkdjian), Hermès, le 19M Chanel, YSL Beauté, Boucheron (Kering) ou encore Jean Paul Gaultier.
L'objectif des Deux Mains du Luxe est de faire connaître les métiers de la main
« Parler des métiers d'art est une manière de valoriser le prix des produits par le fait qu'ils ont été fabriqués à la main », explique Bénédicte Epinay, présidente et déléguée générale du Comité Colbert*, organisateur de l’événement Les Deux Mains du Luxe, à FashionUnited. Sur les quatre jours du salon, la dirigeante attend, 40 000 inscrits. La première édition, à la Station F, avait accueilli 4 000 visiteurs. C’est dire l’engouement.
Le jeudi 2 octobre, jour de l’ouverture, est dédié aux élèves (collèges, lycées, écoles de mode, etc.) venus très nombreux découvrir ces petites mains du luxe. Parmi eux, les étudiants de Lisaa Mode.
Rencontrée dans une foule compacte, Emmanuelle Bresson, responsable pédagogique des Fashion Business à Lisaa Mode, confie à FashionUnited : « Nous avons constaté que nos étudiants de deuxième année avaient besoin de renforcer leur culture sur l'artisanat d'art de ces maisons emblématiques. Pour pouvoir commercialiser, marketer ou communiquer l'histoire des produits, ils ont besoin d'aller poser les questions aux professionnels ».
Parmi les professionnels présents, FashionUnited a eu l’opportunité de partager avec Pierre-Louis Vuitton, sixième génération de la famille Vuitton, quelques connaissances en matière de maroquinerie.
Ainsi a-t-on appris que les anses Toron du sac Speedy sont composées de fils de chanvre, roulés et insérés dans une bande de cuir. Cette dernière est ensuite cousue à la main au point sellier, légèrement oblique parce que cousu avec une aiguille losangée. Les bords sont ensuite traités avec une teinture de tranche rouge foncé/brun.
Le salon attire des jeunes et des personnes en reconversion professionnelle
Ce sont précisément ce genre de connaissances que les maisons partagent et transmettent via leur centre de formation, exposant à l’étage. Ces formations s’adressent aux personnes de tout âge. « C'est assez contre-intuitif, mais de nombreuses maisons recrutent pour les métiers de la main sans diplôme. Les postulants peuvent passer leur CAP, une fois franchi le cap de la motivation et les tests d'aptitude », indique Bénédicte Epinay.
« Aujourd'hui, capter les meilleurs sous-traitants, les racheter et sécuriser les approvisionnements est sous tension, ajoute-t-elle. Comme Brunello Cucinelli l’a très récemment dit dans une interview, "le problème demain n'est pas de savoir qui va acheter nos produits, mais qui va les fabriquer" ». En fait de Deux Mains du Luxe, le sujet porte finalement sur les demains du luxe.
*À propos du Comité Colbert : association d’intérêt général pour défendre et promouvoir le savoir-faire et l’excellence française.